mardi 29 janvier 2008

Une éducation noire à Toronto ?!

Je viens d’entendre à la radio que le Conseil scolaire de Toronto se prononce ce soir sur une proposition d’école pour les jeunes noirs. Hein ?! Oui, oui, une école pour les noirs. Ceux qui ont proposé le projet cherchent à contrer l’échec scolaire chez les jeunes noirs, dont 40% ne réussissent pas leur secondaire. Les contres ? Évidemment on parle d’exclusion, de ségrégation. Sur le coup, j’ai trouvé l’idée monstrueuse. Puis, je me suis demandé quelle autre solution j’avais à proposer. Aucune idée…Pourquoi les jeunes noirs échouent-ils ? Leur contexte socio-économique ? De la discrimination ? Du racisme latent et pervers ? À force de vouloir mettre tout le monde dans le même panier, dans le même moule, est-ce qu’on perd quelque chose ? Serait-ce possible qu’un groupe ethnique apprenne différemment et soit désavantagé dans une classe standard ? Ça revient un peu au problème de la réussite des garçons. Y-a-t-il une biologie de l’apprentissage ? Est-ce que nos classes sont conçues pour de jeunes filles blanches venant de milieux aisés ? Devrait-on expérimenter de nouvelles façons de faire ? Revenir aux classes non-mixtes ? Où la division entre les groupes va-t-elle s’arrêter ? Une classe pour les filles blanches, une pour les garçons noirs, une autre pour les filles asiatiques, une autre pour les garçons maghrébins, etc. Ouah…je n’aimerais pas être à Toronto ce soir et avoir à prendre une décision aussi délicate. Parce que je ne saurais foutrement pas quoi décider.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

je ne réponds pas habituellement aux articles des blogues, mais je vais faire une exception pour celui-ci.

Premièrement, la raison de la création de ce projet, n'a pas de bases "biologiques". Pesonne n'a prétendu que les noirs apprennent différemment. Les défenseurs de cette idée disent plutôt que le programme "standard" des écoles est "blanc" parce qu'il n'aborde pas l'histoire des noirs, les personnages historiques noirs et ne présente pas en général des modèles positifs noirs. Quand vous grandissez dans un milieu déjà défavorisé et que les seuls personnes que vous voyez à la télé, à l'école et ailleurs qui vous ressemblent être des rappers, des gangsters ou des seconds rôles, ça ne vous encourage pas vraiment à avoir des rêves de devenir ingénieur ou prof de littérature. Biensûr il y a les Michaelle Jean, les Barack Obama et les Consoleezza Rice dans ce monde, mais le fait que ce sont des exceptions (et qu'on remarque encore leur couleur de peau) ne fait que souligner le problème.

Maintenant, est-ce que les noirs, les latinos, les asiatiques, les autochtones, les arabes, etc doivent créer leurs propres écoles afin de présenter des images positives et encourageantes de leur communauté à leurs enfants? Est-ce que les blancs de profiteraient pas également d'apprendre l'histoire et la culture de ces groupes qui composent maintenant la société canadienne?

Quant à question de l'apprentissage: chaque individu apprend différemment. Et je trouve dangereux de classer ces modèles d'apprentissage par race ou sexe. Ces stéréotypes pseudo-scientifiques ne mènent qu'à décourager des individus d'un groupe à être différent de l'image qu'on leur impose. Par exemple, autrefois on disait les femmes incapables d'être écrivains. George Sand a du écrire sous un nom d'homme. Aujourd'hui on prétend que les femmes sont meilleures en littérature que les hommes...qui devraient eux excellent en sciences... Biologie ou mode de pensée du moment?

Mooky a dit…

Wow, merci pour l'exception !

Merci pour les précisions sur le projet, j'avais seulement entendu quelques bribes d'informations au bulletin de nouvelles à la radio.