lundi 7 janvier 2008

Pep talk enseignant

Premier cours aujourd'hui. Organisation de l'éducation au Québec. Ouf. Au départ, ça s'enlignait pour être le cours le plus plate de la création. Mais, après ce premier cours, j'ai de l'espoir et surtout, j'ai été encouragée par un petit pep talk du prof ! Pierre Toussaint, bel Haïtien, veston cravate, voix douce et posée, regard intelligent. Bon. Il fait 10 000 détours pour arriver au but, mais au moins, il a un but, un discours, un point de vue, ce qui a souvent fait défaut aux profs que j'ai eus jusqu'à présent. Il a parlé de plein de trucs, les commissions scolaires, les fameux accomodements, le rapport Parent, le cours d'éthique et culture religieuse, mais ce qui m'a surtout accrochée, c'est quand il a parlé de la valeur de la profession enseignante. De l'importance du travail de ces centaines, ces milliers de personnes qui se lèvent chaque matin pour aller partager leur savoir, pour encourager la quête de connaissance. Tous les grands de ce monde n'auraient pas été grand chose sans éducation. L'éducation, ça commence évidemment avec les parents. Mais le professeur est le premier vrai passeur de savoir, d'informations. L'enseignant éveille la curiosité, sort l'enfant de son noyau familial et le fait entrer dans le monde. Être un prof, ce n'est pas hyper bien vu par les temps qui courent. Les profs sont scrutés à la loupe, constamment critiqués et on veut toujours leur dire quoi faire. On pense que la pédagogie est une connerie inventée par des fonctionnaires, que n'importe qui peut s'improviser prof. Eh bien non. Si on continue de faire suer les profs et de leur imposer des conditions minables, on va se retrouver avec des enseignants médiocres qui vont produire des générations de cancres.

Mais bon, avant de m'emporter et d'écrire dix pages sur le sujet, voici ce que M. Toussaint a dit et qui m'a particulièrement plu. C'est à nous, enseignants, de valoriser notre profession sur l'espace public, car personne ne le fera à notre place. C'est à nous de prendre la parole et de faire comprendre l'importance de notre travail. Les profs sont profondément individualistes. Ils ont un gros ego, ils pensent qu'ils ont toujours raison, ils ne veulent pas se faire dire quoi faire et ils adorent avoir 35 personnes qui boivent leurs paroles. Je caricature, mais il y a quand même un petit fond de vérité, je le sais en tant que bébé-prof moi-même (je considère que je suis née prof le 13 décembre 2007, je vous raconterai ça une autre fois). Alors, amis profs, tout ça pour dire : arrêtons de chigner et prenons la parole, c'est à nous de redorer le blason de notre profession chérie.

Aucun commentaire: