vendredi 20 décembre 2013

Bonne fête le popotin!

Sixième anniversaire de cette page hier. En relisant mes best-of, j'ai constaté qu'il s'en passe des choses en 6 ans...

J'ai aussi constaté que j'écris beaucoup moins qu'au début! Je sais que je vous ai négligés ces derniers mois. Un peu parce que j'étais fatiguée, un peu parce que j'étais stressée, un peu parce que je ne savais pas quoi dire, un peu parce que j'étais paresseuse. Je vais essayer de me reprendre en 2014! Pas encore envie de tirer la plug sur ce blogue. Il me permet de mettre par écrit ce qui me passe par la tête et je sais que certains d'entre vous aiment bien cette petite tranche de moi. C'est un exercice particulier, beaucoup moins populaire qu'il y a 6 ans, mais j'aime bien mettre le nez dans les réflexions des autres de temps en temps, même (peut-être surtout) quand elles sont personnelles et ordinaires.

Alors on s'embarque pour une 7e et en attendant, un petit top 10 bien subjectif de billets que je préfère ou que je trouve marquants ou représentatifs de mon année.

Toune du jour numéro 109

Porc-épic et les bébés

En amour

Une autre Saint-Valentin

Vénus la fidèle

Encore Pavel 3

De grandes attentes

La quiétude d'octobre

Pavel 10 et la rupture amoureuse

Être ou ne pas être fidèle


jeudi 19 décembre 2013

Toune du jour numéro 120

Ce soir l'amour est dans tes yeux, Louis-Jean Cormier

Reprise de ce vieux hit par Louis-Jean Cormier. Je craque. Non mais quelle voix...

mardi 17 décembre 2013

Surplus

Vendredi, j'ai brossé et j'ai eu ben du fun à mon party de bureau. Samedi, j'ai eu une belle journée lendemain de brosse qui a bien commencé par un brunch avec Plume et son amoureux, puis des courses un peu partout, de la dégustation de bonne bûche de Noël. Et qui s'est terminée par une nuit très très satisfaisante et pas que d'un point de vue sommeil. Aujourd'hui, reprise de temps en matinée et très longue jasette avec Gamine, qui me manque et avec qui j'ai toujours autant de plaisir à parler. On dit parfois que loin des yeux, loin du coeur, mais avec elle, la distance me fait réaliser encore plus à quel point elle est devenue avec les années une amie chère à mes yeux. Puis, cours de flûte avec mes tites flûtistes enthousiastes, rigolade avec mes élèves de maths.

La combinaison de tout ça fait qu'en cette semaine où mes collègues sont toujours plus verts et fatigués à chaque jour qui passe, mon énergie grimpe et déborde.

Je danse au volant, je souris aux inconnus et je me remets au violoncelle délaissé.

La vie est belle!

lundi 16 décembre 2013

Porc-épic et la mal-aimée

Nous sommes dans l'auto. Je soupire.

Moi : Me semble que je me sens mal-aimée ces temps-ci.

Porc-épic rit. 

Moi : Qu'est-ce qui te fait rire?

Porc-épic : Ton ces temps-ci. Je dirais plus cette décennie.

Je soupire encore plus fort. 


dimanche 15 décembre 2013

Être ou ne pas être fidèle

Ces derniers mois, la question de la fidélité est souvent revenue sur le tapis dans mon couple. Il ne s'est rien passé de particulier, à part d'éternelles et normales petites insatisfactions mutuelles. C'est seulement que Porc-épic et moi parlons de tout, tout le temps, souvent à mon initiative, mais je considère quand même que c'est une de nos grandes forces. J'ai été très, peut-être même trop honnête en ce qui concerne l'évolution de mes réflexions sur le sujet. Et Porc-épic est un peu inquiet, même s'il n'a pas raison de l'être selon moi.

Quand nous avons commencé à sortir ensemble, il y a 13 ans, j'étais catégorique sur la question. Il était pour moi impensable que Porc-épic me trompe ou que je le trompe. La moindre incartade était passible de mort et je n'allais rien accepter du tout. Je me souviens que nous avons même eu une méga crise de couple parce que pendant qu'il participait à un concours avec son groupe de musique pendant un week-end, il avait passé la majeure partie du temps avec une fille et qu'il lui avait massé les épaules...Une fois la crise passée (je rappelle que nous avions 17 ans...), j'ai relativisé tout ça. Et masser les épaules d'une autre fille est passé de la catégorie inacceptable à la catégorie "bah c'est pas siiii grave au fond tant que c'est moi qu'il aime".

Un an plus tard, Porc-épic a eu des doutes sur notre relation. Il n'allait pas bien, moi non plus, tout ça a dérapé, il a même fini par embrasser une autre fille et lui toucher les seins, la caresser un peu. Méga crise. Mais nous avons fini par passer par-dessus. La ligne de l'inacceptable et de l'acceptable a encore bougé un peu. Petite précision ici, acceptable ne veut pas dire souhaitable et parfaitement correct, entendons-nous...Ça veut seulement dire que je si je suis parfaitement honnête avec moi-même, je sais que je ne laisserais pas Porc-épic s'il embrassait une autre fille. Je lui pèterais une coche, je chercherais à comprendre ce qui s'est passé, mais ça n'entre plus dans ma catégorie de péchés impardonnables.

Puis, dans cette même année de flou et de complications, il m'est arrivé la même chose. J'ai embrassé un autre gars, je l'ai caressé un peu. Et ça m'a ouvert les yeux sur ben des choses. J'ai compris qu'avant d'être un "nous", on reste un "je". Que même si notre couple prend beaucoup de place dans notre vie, il peut arriver un moment où on est comme dans un univers parallèle où l'autre n'existe pas vraiment. Où tout ce qui existe, c'est ce "je", cette envie au creux des entrailles, cette excitation, cette envie de séduire et d'être dévorée du regard. Et quand on ajoute un peu d'alcool à tout ça, ça aide beaucoup à oublier le reste. Ça n'excuse pas le geste. Mais le fait que j'étais en train de frencher un autre gars ne diminuait en rien mon amour pour Porc-épic. Ça n'avait strictement rien à voir avec lui. Même que cet autre gars, ce n'était pas que du cul et nous le savions tous les deux. Même si rien n'avait été dit, nous savions que le désir se construisait depuis un bon moment et que si nous avions été célibataires, nous aurions commencé à nous fréquenter plusieurs mois avant. Il était un de ces "peut-être", une de ces personnes qu'on croise sur notre chemin et avec qui on sait que dans une autre vie, il aurait pu se passer quelque chose. Porc-épic est mon "oui, absolument, pour toujours". J'ai frenché l'autre dans un moment de faiblesse et ça m'a crissement fait du bien et ça a aidé à faire passer la pilule de l'autre french extraconjugal. Mais dans ma tête, ça ne remettait nullement en cause ma relation avec Porc-épic. Mais ça lui a fait salement mal de l'apprendre. Autre crise, autres pleurs. Le gars en question, qui était de 7 ans mon aîné, a choisi de ne rien dire à sa blonde. Parce que c'était sans conséquence, parce que ça allait seulement lui faire du mal. Avoir eu 7 ans de plus, j'aurais peut-être fait pareil.

Parce que quelques années plus tard, je pense plutôt comme cet autre gars. Porc-épic et moi avons juré d'être fidèles et d'être honnêtes. Nous avons toujours dit que nous pouvions tout nous dire. Mais je n'en suis plus si certaine. Si demain matin je trompais Porc-épic et que c'était sans lendemain et sans conséquence, je pense que j'aurais tendance à me taire. J'ai l'impression que les gens qui le disent le font surtout pour soulager leur conscience et diminuer leur culpabilité. Mais ce faisant, ils entraînent une montagne de douleurs qui aurait pu être évitée. J'ai dit à Porc-épic que s'il me trompe, je préfère qu'il se taise. On s'entend...s'il couche pendant 6 mois avec ma meilleure amie, c'est une autre affaire. Mais si, dans un moment de faiblesse, il se passe de quoi avec une autre, qu'il le regrette, que ça ne se reproduira plus, que c'est moi qu'il aime, au fond, ça va juste me faire crissement mal de le savoir. Avec les années, la fidélité du coeur est devenue plus importante pour moi que la fidélité de la peau. Ah si je passais mon temps à frencher d'autres gars et à coucher avec plein de monde, je me poserais de sérieuses questions. Je ne parle pas de ce genre d'infidélité chronique. Je ne veux pas relation ouverte où on couche avec n'importe qui. Le sexe reste pour moi l'expérience intime la plus intense de notre petite vie humaine, une expérience que je veux sacrée et privilégiée entre Porc-épic et moi.

Mais la peau reste de la peau, et il se pourrait que des accidents arrivent tout au long de notre sinueux mais beau chemin. L'important pour moi, c'est que quand Porc-épic pousse la porte le soir, je veux qu'il soit content de me trouver moi de l'autre côté, et pas une autre. Le reste, je ne veux plus le savoir.

J'ai dit tout cela très franchement à Porc-épic. Il n'est pas d'accord. Il est inquiet. J'essaie de lui faire comprendre que rien n'a changé au fond. Dans les faits, je lui suis toujours fidèle. En fait, plus les années passent, plus je tiens à lui. Moins je veux laisser des accidents de parcours mettre en péril ce que nous avons construit. C'est pourquoi si je dévie momentanément de ma route, dans un moment de distraction, je vais me remettre sur la bonne track, redresser mes épaules, ouvrir mes yeux, être plus vigilante et regarder en avant. Et fermer ma gueule. L'important, c'est un peu moins que Porc-épic soit le seul. De façon honnête et pragmatique, ça m'étonnerait un peu qu'il le soit. Mais je veux absolument qu'il soit le dernier et je vais tout faire pour que ça arrive, y compris me taire quand parler ne ferait que partager une douleur qu'il serait plus sage d'assumer moi-même.

J'en suis rendue là dans mes réflexions. Nul doute que la vie va finir par me faire encore changer d'idée, comme toujours.

jeudi 12 décembre 2013

Maintenant 30

Depuis quelques jours déjà, j'ai 30 ans. Les gens autour de moi riaient un peu de moi, mais oui, j'étais angoissée à l'approche de cette nouvelle décennie. J'ai un peu peur de vieillir. On dirait que dans ma tête, je ne suis pas encore tout à fait une adulte. Mais à 30 ans, je devrais l'être. Je devrais être mature, avoir une maison avec deux enfants, un chien. On dirait que l'image mentale que j'avais de ma vie à 30 ans quand j'étais plus jeune et la réalité ne collent pas. Et ça me fait rusher. Pourtant, j'aime ma vie! J'adore mon travail même s'il m'épuise cette année et explique en grande partie mon silence radio sur ces pages, j'adore mon mari, j'ai des amis géniaux même si je ne les vois pas assez, j'ai la tête pleine de souvenirs de voyage.

Quand même. La trentaine me rentre un peu dedans. En plus, on dirait que j'ai 4-5 cheveux gris qui brillent et me narguent quand je me regarde dans le miroir.

L'angoisse de l'anniversaire est un peu passée maintenant et la vérité est que je ne pense plus tellement à mon âge. Pas au quotidien du moins. Mais ce nouveau chiffre tout rond alimente très certainement mes éternelles angoisses existentielles.


mercredi 20 novembre 2013

Vieillir

Samedi soir, j'étais au théâtre. Dimanche, anniversaire dans l'après-midi, show le soir et bouffe post-show qui s'est étirée jusqu'à 1h30 du matin. Lundi, travail et un autre show le soir. Hier, travail et répétition d'orchestre.

Je ne sais pas si c'est la trentaine qui me rentre dedans, mais ce soir, je suis crevée et j'ai juste envie de me rouler en boule sur mon divan. C'est une belle fatigue, parce que j'ai passé des soirées merveilleuses, surtout au sublime et indescriptible show de Patrick Watson dimanche, mais je suis brûlée pareil. C'est aussi ça, vieillir.

dimanche 17 novembre 2013

Pavel 10 et la rupture amoureuse

"C'est un genre de forfait "tout compris", mais où on ne comprend rien.

Ça sent le vieux bois humide. Exactement comme promis dans la brochure. Il fait noir tout le temps, froid aussi. La nausée est enveloppante, les frissons, interminables. Et on a l'impression que c'est un aller simple, que le voyage ne cessera jamais, que le fond de ce baril deviendra notre maison pour l'éternité.

Je vous entends d'ici. "Secoue-toi, Martin. C'est juste une petite peine d'amour. Sois fort." Ce genre de choses faciles à dire, dures à entendre. Parce que, oui, dans un coin de ma tête, il reste un peu de raison, de réflexion, la pensée qu'il suffirait de me brasser, d'oublier, de bouger. Et que je m'en sortirais, de cette peine d'amour qui me détruit et me déchire. Mais tout autour de ce coin de cerveau, il y a la douleur, et la conviction qu'aucun brassage ne sera assez fort pour que je m'extirpe de ma léthargie.

Je ne suis pas assez fort.

Des années, j'en ai pour des années."

Mon voyage au fond du baril, Pavel T.10, Matthieu Simard, p.9-10

***

Ce passage me rappelle ma propre peine d'amour, il y a un peu plus de 10 ans. Je ne sais plus si je l'ai déjà raconté ici, mais Porc-épic et moi nous sommes quittés, il y a un peu plus de 10 ans, pendant un gros deux semaines. Nous étions tous les deux poqués et dans une sale passe. Il y avait une fille qui rôdait autour de Porc-épic, je l'ai talonné, l'ai poussé dans ses derniers retranchements et j'ai tout fait exploser. Il n'avait, concrètement, rien fait de mal à part se poser des questions à ce moment il me semble...mais bon...mon sens du drame étant ce qu'il est, une nuit blanche, beaucoup de pleurs et de cris ont mené à l'inévitable rupture. 

J'ai alors, comme Pavel, touché le fond du baril. Je ne mangeais plus, ne dormais plus. Tout le monde s'inquiétait pour moi. Enfin...tous ceux à qui j'avais osé en parler, parce que je ne voulais le dire à personne, j'avais trop honte. Papoune capotait pour moi au travail, pendant que je me pétais la tête sur les murs. Au sens propre. Ma mère appelait Plume en renfort et me cuisinait de la lasagne pour essayer de me faire avaler quelque chose. 

Cette rupture, je ne la digérais pas. Pour moi, Porc-épic ne pouvait pas ne plus m'aimer. Il devait avoir menti. C'était impossible. 

Le cégep a recommencé deux semaines plus tard. Et j'ai fait semblant. J'ai fait semblant que tout allait bien, que j'étais forte. J'ai croisé Porc-épic et lui ai servi mes plus charmants sourires. J'ai mis ma main sur sa cuisse et lui ai dit que son corps me manquait, que s'il voulait, il pouvait venir chez moi et qu'on pouvait coucher ensemble sans aucune attache, sans aucune promesse. Ce qui, évidemment, était de la bullshit pure et simple. Je l'avais perdu. J'allais me battre pour le ravoir. Je ne savais pas cuisiner à l'époque, alors j'ai utilisé la meilleure arme dont je disposais...

Il a hésité. Mais il a fini par venir. Et cette première fois, post-rupture, reste encore à ce jour gravée dans ma ma mémoire aussi clairement que le souper que j'ai mangé ce soir. Je m'attendais à de la passion dévorante. Et j'en ai eu. Mais je ne m'attendais pas à son regard rempli d'amour au moment de me prendre, comme si j'étais le plus beau trésor du monde qu'il ne pensait jamais retrouver. À sa façon de me flatter le dos après. 

À ce moment, la rupture était finie. Nous n'avions besoin de rien dire, nous le savions. 

Ah mais nous étions encore poqués, donc les mois qui ont suivi ont été très difficiles et le cégep et notre jeunesse ont mis sur notre route des tentations dont notre couple chambranlant aurait bien pu se passer.

Je suis avec le même homme, le premier, depuis mes 16 ans, mais je considère quand même que j'ai vécu une rupture amoureuse. Je sais que je n'en ai pas vécu tous les stades. Il me manque définitivement l'acceptation, le deuil, et surtout, le moment où on passe à autre chose! Mais j'ai vécu pendant ces deux semaines, un rollercoaster émotif très intense qui me fait comprendre ce que vivent les amoureux qui voient leur univers s'écrouler. 

Surtout, j'ai eu cette cruelle révélation qu'on ne meurt pas d'une peine d'amour. Et que d'aimer, parfois, c'est juste pas suffisant. 

Aujourd'hui, je pense sincèrement que sans cette rupture, Porc-épic et moi ne serions peut-être plus ensemble. 

J'ai vécu deux semaines dégueulasses, les plus éprouvantes de ma courte vie je dirais. Mais j'ai quitté le fond du baril pour ne jamais le retrouver. 

jeudi 14 novembre 2013

Toune du jour numéro 119

Lightning bolt, Jake Bugg

Parce que j'ai découvert ce jeune homme cet été, dans la foulée de sa venue à Osheaga, et que je l'adore depuis! Sauf que, et c'est rare que ça m'arrive, je préfère de loin ses pièces uptempo à ses ballades.

À découvrir si ce n'est déjà fait!


vendredi 1 novembre 2013

Dehors novembre

Novembre est un mois qui me laisse un peu perplexe. J'adore octobre et ses couleurs flamboyantes, son petit froid sympathique qui donne envie de se coller. Novembre, c'est le noir qui prend de plus en plus de place et les premiers grands froids qui glacent les os, ceux qui nous sembleront presque chauds en mars.

Mais novembre, c'est aussi la fête de Plume et le vestibule de la mienne. C'est le mois du salon du livre. C'est un mois qui est souvent rempli de culture pour moi et qui le sera encore cette année, avec déjà plein de soupers au resto, de spectacles et de pièces de théâtre au programme. C'est maintenant le mois de Montréal à table et sa bonne bouffe pas chère. C'est le mois de la rentrée est déjà un peu loin et Noël est déjà un peu proche.

Cette année, c'est le dernier mois de ma vingtaine, ce qui me donne un peu le vertige. Dehors, c'est vraiment novembre aujourd'hui, dans ce que ça a d'à la fois hostile et surprenant. J'ai l'impression que le vent qui souffle à 90 km/h dehors est là pour me secouer un peu.


dimanche 20 octobre 2013

La charte

Ces temps-ci, je suis un peu lasse quand je lis mon journal le matin. J'ai comme une charte pognée en travers de la gorge. Je ne comprends rien à cette initiative qui prétend répondre à une menace que je ne vois pas. J'ai l'impression qu'on essaie de tuer une mouche avec un bazooka.

J'enseigne en classe d'accueil dans une école où les petits blancs canadiens-français sont la minorité. Forcément, des gens de toutes les couleurs et de toutes les croyances, j'en côtoie tous les jours. Des profs voilés, il y en a plusieurs à mon école. Et le fameux malaise dont parle Bernard Drainville, je ne le sentais pas du tout avant son stupide projet. Maintenant, j'en ressens un assez imposant.

Et pourtant, je comprends le malaise que suscite le voile chez certaines personnes, surtout chez certaines femmes. Moi-même, je me pose beaucoup de questions sur ce bout de tissu qui est tout sauf banal. Je pose aussi beaucoup de questions aux musulmanes qui choisissent de le porter. Parce que je suis curieuse, parce que je veux comprendre. Je ne comprends pas toujours, tout comme je ne comprends pas toujours la foi en général. Il m'arrive de ressentir un petit malaise quand je rencontre une femme qui porte le voile, malaise qui se dissipe généralement dès les premières paroles échangées. L'autre est la plupart du temps essentiellement comme soi. Oui, j'ai mal au coeur quand je vois de jeunes adolescentes obligées de porter le voile par leurs parents. Mais est-ce que d'empêcher une éducatrice, une prof, une infirmière de le porter va vraiment aider cette jeune ado? Les femmes qui le portent parce qu'on les y oblige sont habituellement aussi celles qui sont aussi obligées de rester à la maison à faire la vaisselle. Les femmes qui travaillent pour l'État sont justement celles qui sont bien intégrées à notre société. Je suis athée, mais qu'on songe à les forcer à choisir entre leurs convictions et leur emploi, ben ça me lève le coeur. Et j'ai honte du PQ, honte de mon peuple.

Nous sommes plus ouverts que notre gouvernement.

lundi 14 octobre 2013

Pavel 8

" - Je t'aime, Anouk.

- ...

Rien.

Je veux plonger ma main dans sa bouche, fouiller jusqu'à sa gorge, empoigner ses cordes vocales et en tirer le "moi aussi" que j'aimerais entendre. Je fixe ses lèvres à l'affût d'un frémissement, n'importe lequel, un souffle, un sourire, une torsion, un "m", un "oi", puis un "aussi".

Mais rien.

Je scrute le noir qui nous enveloppe à la recherche d'une étincelle, d'une lueur dans ses yeux, d'une chair de poule sur ses bras. J'espère une main tendue, l'amorce d'un câlin, un transfert de poids, une intention...

Rien."

Pavel T.8, J'ai le "je t'aime" précoce, Matthieu Simard, p. 7

Toune du jour numéro 118

I know you care, Ellie Goulding

Parce que je l'adore et qu'elle me trotte souvent dans la tête ces temps-ci.


lundi 7 octobre 2013

Porc-épic le marathonien

Porc-épic rentre à la maison, mais il est sur appel, ce qu'il déteste. 

Moi, m'approchant lentement de lui et l'entourant de mes bras : Je suis vraiment en manque...on va faire du sexe?

Porc-épic : Ahhh...ça me tente moyen...Le standby, c'est vraiment pas propice au sexe...Chu stressé, j'ai peur qu'on m'appelle, pis en plus, chu de mauvaise humeur...

Moi : Ben là, même s'ils t'appellent pendant, franchement, c'est pas ben ben grave!

Porc-épic : Ben là, tu imagines toutes ces pauvres personnes qui paniquent, coincées dans la cabine pendant des heures, pendant que toi et moi...

Moi, en riant : Ouais, ouais, c'est ça......

samedi 5 octobre 2013

La quiétude d'octobre

J'ai eu un mois de septembre complètement échevelé, marqué par le retour de monstres que je pensais disparus. Je pensais que la petite anxieuse en moi était morte et enterrée et elle a fait un comeback brutal et bruyant.

L'incertitude du travail m'a vraiment maganée. Mais ce qui m'a rassurée, c'est toutes les merveilleuses personnes autour de moi. Tous ces amis qui, quand je leur racontais mes péripéties, me regardaient avec des yeux ronds et me disaient qu'ils comprenaient tout à fait ma réaction. Mais qui, du même souffle, me rassuraient sur ma capacité à passer à travers tout ça et même avec brio.

Ce serait trop complexe d'expliquer ici toutes les complications, mais disons que j'ai l'impression que le pire est derrière. J'ai accepté au début de l'année une tâche dont j'étais plutôt sceptique, parce qu'on m'affirmait que ce que je souhaitais avoir n'allait pas être possible. En acceptant cette tâche, j'ai aussi dû accepter que si ce que je souhaitais se concrétisait tout de même, je n'allais pas pouvoir changer de tâche. Choix déchirant et ultimatum désagréable...

Pour résumer, ce que je souhaitais s'est finalement concrétisé, malgré tout ce qu'on m'avait raconté. Et malgré l'ultimatum, mon adjoint s'est battu pour moi et j'aurais pu changer de tâche. Et finalement, c'est moi qui ai choisi de garder ce que j'avais choisi...Et je pense que je suis zen avec ma décision. Mais au moins, c'est ce que c'est, une décision réfléchie, pas une prison ou une décision imposée. Ça fait toute la différence pour moi.

Et même si je vais avoir une année un peu bâtard et que je ne serai pas titulaire cette année, je sais que je serai une meilleure prof à la fin de l'année qu'aujourd'hui. Et ça, pour moi, c'est hyper important. Les dernières semaines m'ont aussi permis de constater que j'ai le soutien complet de mon adjoint, du directeur de l'école, de mes collègues. J'ai reçu pas mal de tapes dans le dos qui m'ont fait beaucoup de bien. Je vais donc redresser ma tête et mes épaules, me botter les fesses et relever tous les défis qui m'attendent cette année! Une chose est sûre...je ne risque pas de m'emmerder.

Après le mois de septembre que j'ai vécu, j'aspire à un mois d'octobre beaucoup tranquille et serein.

vendredi 4 octobre 2013

Pavel 5

"Je suis un chevalier sans cheval. Sans auto, sans vélo, sans skate. Je suis un chevalier en souliers. Je galope à dos de rien pour sauver ma princesse. Je brandis mon épée de mots pour terrasser les épais qui lui veulent du mal.

Je suis un héros, je suis immense, je suis fort. Je n'ai peur de rien, j'affronterai les plus gros, les plus grands, les dragons, les Paiement. Quand le danger approchera, je lui ferai faire demi-tour à grands coups de paroles raisonnables.

Je suis un chevalier sans cheval, prêt à tout pour sauver ma douce des vilains, pour écraser les monstres qui la menacent. Prêt à se battre, même.

Je vais me faire péter la gueule."

Pavel T.3, J'ai frenché la bouche du diable, p. 7, Matthieu Simard

dimanche 22 septembre 2013

Toune du jour numéro 117

Kiss me, Ed Sheeran

Je n'ai pas aimé cette chanson la première fois que je l'ai entendue. Je la trouvais cheesy et too much. Mais...comme on dit, it grew on me. Il faut dire que le fait que j'ai vu une scène hyper torride à la télé avec cette chanson comme trame sonore a contribué à changer l'impact qu'elle a sur moi. ;)

C'est cheesy et too much, mais j'aime ça finalement! Ce qui n'est pas si étonnant venant de ma part finalement...Mais je la préfère quand même en version acoustique, sans l'arrangement un peu dégoulinant. Plaisir coupable en ce dimanche frisquet qui donne envie de se coller.

vendredi 20 septembre 2013

De grandes attentes

Plume a publié récemment sur FB un article qui parlait de notre génération et qui disait essentiellement que nous sommes malheureux parce que nous croyons tous que nous sommes spéciaux et promis à un destin extraordinaire. Que nos attentes sont démesurées et que l'écart entre ces dernières et la réalité nous plonge dans une détresse assurée et inévitable.

Un peu pessimiste...mais il y a quand même un fond de vérité derrière tout ça. Nos parents nous ont appris que tout était possible, que sky's the limit. Pourquoi alors viser moins que tout, moins que le ciel, l'extase et tout ce qui va avec? Porc-épic me dit souvent que je veux le beurre et l'argent du beurre. Ben....oui! Pourquoi pas?

Ça vaut pour ma vie professionnelle, évidemment, mais aussi pour ma vie amoureuse. Je ne sais pas si je suis intoxiquée par la télé et les films, mais en amour, je veux définitivement le beurre et l'argent du beurre et le cul de la laitière. Je veux une passion dévorante, je veux qu'on m'embrasse comme pour m'arracher la bouche, je veux qu'on me "sweep me off my feet", je veux qu'on me plaque contre le mur, je veux qu'on me lance des regards tendres, je veux qu'on me cuisine des tartes, je veux qu'on me masse les pieds, je veux qu'on me caresse les cheveux, je veux qu'on me comprenne sans que j'aie à ouvrir la bouche. Je veux 1000 hommes en un seul. Je veux la passion et la complicité dans un seul paquet bien emballé.

J'ai un peu de tout ça. Mais pas en même temps. Et pas tout le temps. Ça ne fait pas de moi une personne malheureuse. Mais peut-être toujours vaguement insatisfaite. Mais aussi pleine de grandes attentes et d'espoir.

dimanche 15 septembre 2013

Bof

Je me sens bof.

Je ne suis plus paniquée, mais je ne suis pas enthousiasmée. Ce qui est rare pour moi. J'ai un peu le blues du dimanche, pour la première fois de ma vie. Je sais que c'est une maladie courante, mais j'avais eu la chance d'en être épargnée jusqu'à présent.

Je me sens fragile. Comme si le moindre coup de vent pouvait me crisser à terre.

Mais je survis! J'essaie de composer avec l'incertitude et de me concentrer sur ce qui fonctionne bien. Je ne suis pas certaine d'aimer le travail qu'on va me confier cette année. Mais je suis certaine d'aimer la plupart des gens avec qui je travaille. C'est déjà beaucoup.

lundi 2 septembre 2013

Bien entourée

Je le savais déjà, mais ce week-end m'a confirmé que je suis vraiment bien entourée. Plusieurs amis et parents, qui ont lu ces lignes ou non, m'ont offert des tonnes de réconfort. Même si l'angoisse m'a un peu reprise aujourd'hui, j'ai réussi à passer un relativement beau week-end, sans trop de pleurs.

Samedi matin, déprime totale, braillage compris. Après avoir parlé à Plume, je me sentais déjà beaucoup mieux. J'ai décidé de me changer les idées, de prendre soin de moi et de laisser tomber cette idée d'aller m'enfermer à la didacthèque de l'UQAM pour aller trouver les meilleurs outils possibles pour cette année. Les meilleurs outils attendront que mon moral y soit. J'ai donc remplacé le travail par une balade dans le bois pour aller voir une chute, avec l'humidité au max, la sueur qui coule dans le cou et les moustiques envahissants en compagnie des deux personnes que j'aime le plus au monde et qui me font toujours le plus grand bien, ma mère et Porc-épic. En soirée, souper dans un de mes restos préférés. Bon. Pour être honnête, je l'aurais plus apprécié si j'avais eu l'estomac moins noué, mais tant qu'à manger un peu, aussi bien manger quelque chose de bon.

Dimanche, il faisait beau et j'avais encore besoin de prendre de l'air. Après quelques courses avec Porc-épic, balade en vélo et hamac avec Maman.

Et aujourd'hui...ben aujourd'hui il fallait que je travaille un peu, que je planifie mes cours. Après une autre crise de larmes, j'ai fini par m'y mettre. Et par chercher un psy.

Pourquoi est-ce que j'ai toujours peur de tout ce qui est nouveau? Pourquoi est-ce que j'ai si peur de me casser la gueule? Surtout quand tout le monde autour de moi est là pour m'aider?

Dans un sens, je trouve ridicule d'avoir aussi peur de l'échec. J'ai toujours la chienne, et tout finit toujours par bien aller. J'ai de super bons amis, un mari que j'adore, une job qui, bien qu'incertaine et instable, me stimule et me fait tripper. D'un autre côté, je me dis que c'est peut-être précisément la raison pour laquelle j'ai la chienne. Parce que je n'ai jamais connu de gros échec et que je ne sais pas me relever. Parce que je me dis que ça ne peut être qu'une question de temps avant que ça m'arrive à moi aussi, de me casser la gueule.

Aaaaahhhh...j'ai parfois l'impression d'être une extraterrestre, d'être anormale, d'être la seule sur cette planète à qui il manque des pitons pour bien fonctionner.

Autre billet décousu. Ça risque de réarriver dans les prochains jours. Ça fait du bien de ventiler.


vendredi 30 août 2013

Boule d'anxiété

Dans la dernière semaine, j'ai un peu été une loque humaine. Les mauvaises nouvelles s'accumulaient d'un point de vue travail. Et l'incertitude me tue. Je n'avais rien à mon ancienne école, ni dans ma CS et les nouvelles des autres CS n'étaient pas merveilleuses. J'ai donc eu l'idée d'un travail un peu rapiécé et incomplet à mon ancienne école. On m'a dit oui, d'accord, mais si tu le prends, c'est ce que tu as pour toute l'année. J'ai accepté et mon angoisse a disparu. J'étais soulagée.

Mais aujourd'hui, en allant travailler, j'ai eu l'impression que le rapiécé allait être complexe. Qu'on allait essayer de me faire faire plus que ce que pour que je me suis engagée et surtout suis payée. C'était trop d'informations en même temps.

Alors je suis encore en train de pleurer, l'estomac noué. Et je me trouve anormale de me laisser envahir comme ça par l'angoisse. Et je voudrais tourner la switch de mon cerveau à off et juste passer une belle fin de semaine.

Rationnellement, je sais que tout va mieux aller quand je vais avoir les élèves devant moi. Que la rentrée amène toujours son lot de stress et d'incertitude. Que je ne suis pas prisonnière, que tous mes collègues vont m'aider, que si quelque chose ne va pas, je peux en parler autour de moi. Que je suis capable de relever le défi.

Mais pour l'instant, l'inconnu me fait capoter et j'ai du mal à gérer mon anxiété. Plus je capote, plus j'ai honte et plus j'ai honte, plus je capote.

Et Porc-épic qui me regarde avec de grands yeux pleins d'incompréhension.

Misère...

Petit billet décousu et déprimant, désolée. Ne vous en inquiétez pas trop, ça fait juste du bien de ventiler.


dimanche 18 août 2013

Encore Pavel 3

"Je suis tellement tanné de tomber en amour. C'est de la torture, pour moi. Je sais que le moment est parfait, que c'est un cadeau du ciel pas d'étoiles, qu'il faut que j'embrasse Anouk, là, maintenant. Que tout, dans cette fin de semaine qu'on vient de passer ensemble, a pointé vers ce moment-ci, dans le parc. On est seuls au milieu de tout comme s'il n'y avait rien autour. Mais il y a la peur, cette maudite peur qui fait mal. L'amour, ça fait mal, c'est ce que je me répète depuis que j'ai reçu un coeur en carton quand j'avais neuf ans. J'ai peur du rejet. Peur qu'Anouk me repousse. Peur que soudain tout le monde de toute mon existence apparaisse pour rire de moi.

Je fais quoi?

J'y vais? Je garroche mes lèvres sur les siennes? Oui, go. J'y vais. Le moment est parfait.

Jusqu'à ce qu'il devienne imparfait. C'est l'histoire de ma vie. Tandis que je mouille mes lèvres en secret, Anouk me sort un poignard de mots.

- Je suis contente de t'avoir comme ami.

Je crois que je l'ai entendue, la musique des comédies dramatiques, la trompette du découragement. L'amour, ça fait mal je vous dis.

On s'est levés, on s'est donné des petits becs sur les joues, froids, froids - plus que froids : frettes.

- Moi aussi, je suis content de t'avoir comme amie.

L'amour, c'est quétaine, de toute façon."

Pavel T. 3, L'amour m'écoeure, Mathieu Simard

***

J'aime ce passage d'abord parce que je le trouve bien écrit et touchant, tellement réaliste et représentatif de ce qui passe dans la tête d'un ado qui angoisse.

Pis aussi, il me fait tellement penser à ce que j'ai souvent ressenti face à mon amour de jeunesse, avant même Porc-épic, quand je confondais amitié et amour et que je rêvais d'embrasser mon meilleur ami de toujours. À partir de mes 10 ans j'ai cru que je l'aimais et je crois que c'est seulement quand je suis tombée amoureuse de Porc-épic, six ans plus tard, que j'ai compris que je mélangeais amour avec affection, tendresse, mauvaise estime de soi, romantisme éperdu et hormones bouillonnantes. C'est une bonne chose que ledit meilleur ami était moins confus que moi parce que nous aurions vraiment fait un couple horrible d'ailleurs. J'ai l'impression que mon adolescence n'a été qu'une suite de malentendus et de rendez-vous manqués. Comme celle de tout le monde, j'imagine. Mais sans ce chemin tortueux, je n'aurais peut-être pas trouvé mon Porc-épic au fond d'un champ de maïs. 

mercredi 14 août 2013

Petit bonheur académique

Je prends des cours à distance à la TÉLUQ, je crois bien que j'en avais parlé ici. Dans mon bac, j'ai eu une excellente moyenne, du genre qui m'a permis d'avoir un petit certificat d'excellence spécial avec une lettre de je ne sais plus qui et une invitation à m'inscrire dans à peu près n'importe quelle maîtrise. Ça m'avait fait très plaisir, évidemment, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours ce sentiment d'imposteur qui me colle à la peau. Comme si je voguais sur ma réputation académique d'un cours à l'autre. Comme si mon sourire, mon rire, mon humour, ma curiosité et mes 10 000 questions posées aux profs leur donnaient un préjugé favorable envers moi, comme si mes bonnes notes n'étaient pas toujours méritées, mais une conséquence logique des bonnes notes précédentes. Parce que les profs se parlent dans les universités et qu'une réputation ça se fait vite, dans un sens comme dans l'autre.

Bref, je me demandais si, à la TÉLUQ, comme le prof ne me voit jamais et n'a aucune idée qui je suis, je ne partais pas avec un désavantage. J'allais devoir performer SANS mon charme et dans un contexte où je travaille à temps plein et j'ai d'autres chats à fouetter. En même temps, je fais ces cours pour le plaisir et pour apprendre de nouvelles choses, alors la pression des bonnes notes est quasi inexistante. Mais quand même...moi, l'abonnée du A, j'aurais eu l'orgueil blessé si j'avais eu, mettons, un C pour la première fois de ma vie. Mon sentiment d'imposteur aurait triplé.

Ben non, à date, la bonne lancée continue. Même que j'ai eu un petit velours quand ma tutrice de mon cours actuel m'a donné une note parfaite en soulignant qu'elle ne le fait presque jamais et qu'elle m'a écrit pour me demander si je faisais corriger mes travaux par quelqu'un, parce que c'est rare de voir des travaux aussi bien écrits, tant dans la forme que le fond. J'étais donc débinée quand cette tutrice est partie en congé maladie et a été remplacée par une autre. Mais il semblerait que la suivante a aussi été plus que satisfaite de mes travaux. Ça fait du bien au moral! Mon cerveau n'a pas trop ramolli depuis la fin de mes études.

Bonne fête Porc-épic!

C'est la fête de mon Porc-épic aujourd'hui. Dernière année de la vingtaine. Je la lui souhaite pleine de bonheurs et de changements stimulants!

lundi 5 août 2013

Encore les vacances

Cet été, Porc-épic a pris trois semaines de vacances. Ce qui explique mon immense silence radio ici, auquel je vais essayer de remédier en me bottant les fesses. Mais en regardant bien mon fil RSS, je constate que je ne suis pas la seule à m'éloigner de mon clavier pendant l'été! Ça fait du bien de décrocher et de sortir, ou tout simplement de paresser à la maison.

Cet été, je suis aussi allée en Gaspésie deux fois plutôt qu'une! J'y suis retournée avec Porc-épic la semaine dernière. J'ai donc eu une double dose de fleuve, de montagnes et de bonne bouffe. Un vrai bonheur!

mardi 16 juillet 2013

Toune du jour numéro 116

Les trottoirs, Patrice Michaud

Pendant que j'étais en Gaspésie, ma mère m'a traînée presque de force voir un spectacle de son très cher Patrice Michaud. Moi, franchement, je ne le connaissais pas vraiment et ce que j'avais entendu de lui ne m'avait pas attirée plus que ça. Mais en personne, je dois admettre que son grain de voix, son charme, son charisme et sa gentillesse évidente sont venus me toucher. Et comme c'était dans une mini salle, j'ai eu l'occasion de jaser avec lui après et ça m'a confirmé qu'il est hyper sympathique. Gros coup de coeur pour cette chanson dans le spectacle, très intense. J'aime moins l'arrangement du disque et je l'ai préférée comme je l'ai entendue en show, avec une guitare et c'est tout. Mais les paroles, elles, restent.

dimanche 14 juillet 2013

Porc-épic et l'ambition (sportive)

Porc-épic et moi regardons la hockey à la télé. 

Moi : Quand on va avoir des enfants, faudrait arrêter de regarder le hockey. Sinon, ils vont nous voir pis ils vont vouloir jouer au hockey pis ça va être de la marde parce que je veux pas aller à l'aréna le matin.

Le match continue. Silence.

Moi : Mais tant qu'à ce qu'ils jouent au hockey, faudrait qu'ils soient dans la ligue nationale. Comme ça, ils seraient riches pis célèbres.

Porc-épic : Ben ON serait riches!

Moi : Ben non, ce serait eux autres! Ben tsé...ce serait LUI, mais il pourrait nous faire des gros cadeaux.

Porc-épic : J'en veux pas des cadeaux! J'veux qu'il me fasse vivre! J'me mettrais à boire pis je m'achèterais des loteries.

Silence. 

Moi, avec un air consterné : Moi, c'que j'aime de toi, c'est ton ambition.

Porc-épic rit. 

samedi 13 juillet 2013

Blues du retour

Je suis revenue de Gaspésie jeudi soir, après une semaine de vacances vraiment exceptionnelle. Pas une seule goutte de pluie n'est tombée pendant les 10 jours que je suis partie. Il a fait si chaud que je me suis même baignée 4 fois, ce qui est plutôt exceptionnel en Gaspésie au début de juillet. Je me suis endormie dans le hamac en regardant les étoiles après avoir vu assez d'étoiles filantes pour ne plus trop savoir quels voeux faire. J'ai lu un livre aux deux jours environ. J'ai mangé plein de bonnes choses. J'ai dormi de longues heures et paressé tous les matins en écoutant le bruit des vagues. Bref, la vie de rêve.

Ce qui a rendu le retour plus difficile encore que d'habitude. C'est après voir déposé ma mère chez elle et en prenant l'autoroute pour rentrer chez moi que j'ai eu un coup de cafard. Plus précisément, quand j'ai jeté un oeil dans mon rétroviseur et vu le soleil se coucher sur le béton. Disons que ça faisait différent. Arrivée à la maison, j'avais l'impression d'être en terrain étranger. L'odeur était étrange et je ne savais même plus de quel côté tourner les robinets de la douche. Complètement déconnectée. Il faut dire que les 10 heures passées sur la route ne m'avaient évidemment pas laissée en top forme.

La seule chose que j'étais contente de retrouver, c'est mon Porc-épic, ma seule vraie maison. Ça m'a rassurée et troublée à la fois. Je me suis demandé si au fond, je ne devrais pas vivre ailleurs. Mais le lendemain, j'ai retrouvé tranquillement mes petites habitudes. D'aller déjeuner chez Régine avec ma Plume adorée a aidé à faire passer le blues du retour.

Ce soir, j'ai le blues de la solitude. Porc-épic est parti camper et je suis restée à la maison. Je n'avais pas envie de repartir juste après être rentrée et je l'ai convaincu d'y aller, même s'il s'était ennuyé de moi. L'ami qui lui avait lancé l'invitation est un ami très cher qu'il n'a pas souvent l'occasion de voir. Je me retrouve donc seule dans la chaleur moite de l'été montréalais. Je m'ennuie de Porc-épic avec qui je n'ai partagé que quelques petites heures depuis mon retour. Mais pour être honnête, je m'ennuie tout autant des vagues et des étoiles.

Ça va passer.

mardi 2 juillet 2013

En Gaspésie!

Et en rush de fin de cours TELUQ. Mais j'essaie de venir vous voir dans les prochains jours! Profitez bien de l'été!

lundi 24 juin 2013

Une autre année qui s'achève

Les examens sont terminés, les galas et le bal sont derrière nous, je viens tout juste de terminer d'entrer mes notes de bulletin. Il ne me reste qu'à assister à deux réunions et à vider ce qui reste dans ma classe!


Ceux qui m'ont lue pendant toute l'année auront compris que cette classe aura été ma plus difficile jusqu'à présent. Je ne l'ai pas toujours eue facile, mais je ne me suis pas emmerdée deux secondes, ce qui est déjà beaucoup. Je n'ai pas pleuré comme une madeleine en quittant mes élèves. C'était la première fois. Peut-être que c'était à cause de leur personnalité. Peut-être aussi que l'attachement qu'on ressent pour un jeune de 12 et un autre de 16 n'est pas le même. Peut-être que c'est un mélange des deux. Quoi qu'il en soit, j'ai rarement attendu désespérément le vendredi et je ne souffre pratiquement jamais du blues du dimanche. J'imagine que ça veut dire que malgré les difficultés, j'aime ma job! Je me considère hyper chanceuse d'avoir été dans la même école quatre années de suite, avec des collègues que j'aime et des élèves que je vois grandir avec bonheur. Je m'en souhaite une cinquième! Pour l'instant, je vais essayer de ne pas trop penser à ça, de vivre l'incertitude avec beaucoup de "zen" et de repousser l'angoisse le plus loin possible au mois d'août...

Quelques petites heures de travail et ce sera l'été avec ses rires, ses cocktails, ses brises marines et sa farniente.

mercredi 12 juin 2013

Double anniversaire

J'ai le coeur léger cette semaine. D'abord, j'ai presque tous mes après-midis off. Ça aide. Ensuite, c'est la semaine du double anniversaire! Mariage le 11, début de relation le 15. Respectivement deux ans et treize ans. Nous avons passé une superbe soirée hier, avec un très agréable combo sushis-bulles-sexe. Ce week-end, on se tape un gros souper au Joe Beef, que je veux essayer depuis si longtemps. Bref, l'été arrive, j'aime mon Porc-épic et je suis de bonne humeur!

dimanche 9 juin 2013

Ça sent la fin

Les cours sont déjà terminés. Cette année aura passé à la vitesse de l'éclair! D'habitude, je suis vraiment nostalgique et triste...ce n'est pas vraiment le cas cette fois-ci. Je suis un peu triste parce que, comme d'habitude, je ne sais pas si je serai de retour à mon école l'année prochaine. Mais je ne suis pas en dépression à l'idée de quitter mes élèves. Ils vont peut-être finir par me manquer, mais pas tous, et pas tout le temps. Chaque année, je prépare un powepoint pour les élèves et je leur écris des cartes. Cette année, je manque de temps et d'inspiration. Je leur ai présenté un petit montage de notre année, mais je ne leur ai pas encore écrit de cartes. J'attends que l'envie m'en prenne. Si elle vient. Je n'ai pas envie que ça devienne forcé et fake. Demain, les récupérations, examens, sorties, réunions et autres activités commencent. Mais le vrai show du quotidien, le vrai enseignement est terminé pour cette année. Ça sent vraiment la fin et l'été!

dimanche 2 juin 2013

Pavel no3

Quelques passages du troisième tome.

"Quand ma mère dit qu'il y a quelque chose dans le frigo, ça ne veut rien dire d'autre. Ça ne veut pas dire qu'elle m'a préparé quelque chose, ça veut juste dire qu'il y a des choses dans le frigo. Du beurre, par exemple." Pavel T.3, L'amour m'écoeure, Matthieu Simard, p.23

"Ce n'est pas compliqué, dans le fond, susciter l'intérêt d'une fille.Il s'agit simplement qu'un ami se fasse kidnapper. Ça crée une quête. Un voyage. Des raisons de se voir, des obligations sociales. Ça enlève une grosse part de malaise : le "on sait pas pantoute quoi se dire" est remplacé par une part équivalente de "on sait pas pantoute ce qu'on fait". p.27-28

"Anouk se lève pour aller aux toilettes. Je ne peux m'empêcher de regarder ses fesses. Mauvaise idée. Jusque-là, j'avais réussi à ne penser qu'à l'amour, parce que c'est ce qui compte vraiment. Mais là, avec ces jeans, ces fesses, ces courbes...Bon, il faut que je cache mon érection maintenant. J'essaie de cacher le désir sexuel, parce que je n'en veux pas, pas maintenant. Ce n'est pas le temps de penser au sexe. C'est le temps de tomber en amour. Pour de vrai.

Alors je tombe en amour. Pour de vrai. Encore plus profondément qu'avant.

Ça me fait peur, mais je n'y peux rien. Ça me fait peur parce que je sais que ça va me faire mal.

Je le sais. Et je plonge quand même." p.34

mardi 28 mai 2013

Toune du jour numéro 115

For once in my life, Stevie Wonder

Parce que je ne comprends même pas pourquoi je ne l'ai pas nommée avant. Une de mes chansons préférées, toutes catégories confondues. Il faut vraiment être en dépression profonde pour ne pas se surprendre à sourire ou à fredonner en entendant cette chanson il me semble. Et quelle toune de roadtrip! Sur la route, je monte le son, j'ouvre les fenêtres et je chante fort!

jeudi 23 mai 2013

Vénus la fidèle

Vénus, que je n'ai pas vue depuis des lunes et qui me manque, m'a envoyé un message récemment. Elle y raconte que le temps passe sans panser, qu'un coeur, même poqué, peut-être surtout poqué, ne va pas toujours là où on voudrait qu'il aille. Malgré les gentils garçons qui lui tournent autour, elle pense toujours à lui, lui qui est retombé dans de vieilles tracks où elle ne peut ni ne veut le suivre. Vénus est la plus fidèle des fidèles. Son amour se fiche des convenances et des clichés, il déborde, éclabousse, dure et perdure. Elle aime trop et longtemps. C'est ce qui fait que je l'aime autant. J'ai tellement hâte qu'elle trouve celui qui sera digne de son coeur de géante. 

À la fin de son message, elle résume si bien et avec une plume toujours aussi directe et touchante ce que c'est d'écrire à une amie. Je me permets de la citer directement. Je sais qu'elle ne m'en voudra pas. 

"Bon, sans blague. Merci. T'a rien faite encore, mais quand tu seras rendue à cette ligne-ci, tu m'auras lue, pis juste de savoir ça, right-away... Sti qu'ça m'fait du bien"

lundi 20 mai 2013

Porc-épic et les compliments

Porc-épic me chiale après que j'ai laissé quelque chose traîner. Du quotidien quoi. 

Moi : Ah je suis tannée de t'entendre chialer, dis donc quelque chose de positif!

Il ouvre la bouche pour commencer à parler. 

Moi, l'interrompant : Tsé, un compliment, quelque chose.

Il s'arrête et me regarde, débiné. 

Porc-épic : Ah? Un compliment sur toi? J'allais dire que j'ai hâte au prochain Star Trek. 

Je le regarde et je soupire. Moment de silence. 

Porc-épic : Tu as un beau teint.

Je ris. 

Moi : Un beau teint? C'est ce que tu trouves de mieux à dire?

Porc-épic : Ben tsé, tu dis tout le temps que j'ai l'air malade. Toi, t'as un beau teint.

Je ris.

mardi 14 mai 2013

Des nouvelles du petit monstre

J'ai déjà parlé ici de mon élève presque ingérable qui commence à venir à bout de mes réserves infinies de patience.

La semaine dernière, un gros projet qui m'aura occupée toute l'année arrivait à terme. J'avais des rencontres avec les élèves les trois premiers midis de la semaine puis une rencontre finale pendant un cours la quatrième journée, rencontre qui allait impliquer du gâteau, des cadeaux, ben du plaisir.

Petit Monstre (je vais la baptiser comme ça, ça lui va bien...) était absente la première journée. Pour la première fois de l'année. Bref, c'était un peu les vacances pour moi. Le lendemain, après pas mal d'obstination en vain, elle a décidé qu'elle ne se pointait pas à la rencontre. Pour la troisième rencontre, elle s'est pointée 30 minutes en retard et a dérangé tout le monde pendant les quelques minutes où elle a daigné y être. J'ai donc décidé qu'elle ne pouvait pas participer à la dernière rencontre, même si elle avait lieu pendant les heures de cours. L'éducateur et moi avons convenu que nous allions l'envoyer au local de retrait, de façon  préventive. Eh ben j'ai appris aujourd'hui qu'elle a trouvé le moyen de se faire expulser du local de retrait! Elle dérangeait tous les élèves dérangeants (!), ne respectait pas les intervenants, leur riait en pleine face.

Un peu rassurée de voir que je ne suis pas la seule à avoir de la misère avec. Comme avec quelques-uns de mes élèves d'ailleurs...Tsé, quand tu en arraches, mais que tu constates que tes élèves difficiles sont encore PLUS difficiles et ingérables quand ils ne sont pas avec toi? À la fois rassurée et découragée.

lundi 13 mai 2013

Encore Pavel

Parce que j'ai été déprimante la dernière fois, une autre tranche de Pavel. Petit passage savoureux qui résume à merveille les tourments des amours adolescentes. J'aime particulièrement la phrase où la morale fléchit.

"Je viens d'acheter un biscuit fraîchement sorti du four quelques mois plus tôt, et je me râpe finement le palais avec ses flocons d'avoine bien aiguisés. C'est un beau moment d'amour entre moi et mon biscuit. Je suis dans le vide, en plein milieu de la petite salle, quand Anouk, mon Anouk, y entre. Elle ne me remarque même pas, on dirait. C'est comme si j'étais invisible. Mais moi, dès qu'elle entre dans la salle des machines, je suis submergé par sa beauté et son nombril à l'air et ses cheveux au vent et ses mouvements au ralenti, et je crois que je regarde trop de films quétaines. Elle a beau m'avoir déçu quelques jours plus tôt en riant de Pavel, elle me fait toujours autant d'effet, de cet effet qui fait fléchir les genoux et la morale. Un nombril, une courbe de hanche, un sourire, une mèche qui vole, et je lui pardonne. Je suis un gars, elle est une fille, nous avons seize ans, c'est normal j'imagine. Et puis bon, elle est plus belle que toutes les top-modèles de la planète réunies."

Pavel T.2, Les gens qui pognent c'est des épais, Mathieu Simard, p. 10-11


jeudi 9 mai 2013

La cage

J'ai brassé la cage de mon gros ours mal léché la semaine dernière. Porc-épic se meurt à petit feu au travail, écrasé par ce travail dont il ne veut plus. Je pensais que d'entreprendre des démarches d'orientation allait lui redonner un peu de bonne humeur, lui donner de l'élan pour passer à travers ses semaines.

Mais on dirait parfois que l'effet inverse se produit. Il est souvent déprimé et déprimant. La semaine dernière, j'ai essayé de lui faire comprendre que j'en avais plus que ma claque. Il a promis de faire des efforts. 

Mais le week-end dernier, on dirait qu'il a remplacé la dépression par de l'agressivité. Je vois déjà les copains et copines s'inquiéter alors je précise...pas une agressivité dirigée contre moi, mais une tristesse remplacée par de la colère, de l'agacement.

Je me sens un peu coincée dans cette situation. Je comprends parfaitement comment il se sent et je réagirais peut-être de la même façon si j'étais à sa place. D'un autre côté, je manque de patience. Je ne veux pas être la mégère qui lui pousse dans le cul et qui, égoïstement, veut un chum de bonne humeur, mais en même temps, ça fait un crisse de bout qu'il est down et je n'ai pas envie de me laisser traîner au fond. Porc-épic est plus que mon amoureux, c'est mon partenaire, mon petit soleil humain. Alors forcément, s'il a un gros nuage gris au-dessus de la tête, ben moi je manque de soleil et je me sens un peu flétrie. Je sais que ça va passer et j'essaie de tenir le fort, mais je trouve le temps long. 

Heureusement qu'il y a l'odeur des lilas. 

dimanche 5 mai 2013

Toune du jour numéro 114

Anything could happen, Ellie Goulding

Parce que je l'ai entendue dans une émission de télé que j'aime et qu'elle a un petit quelque chose d'irrésistible.

samedi 4 mai 2013

Porc-épic et la discrimination

Porc-épic et moi regardons un épisode de Homeland. Une scène torride impliquant Claire Danes commence. Porc-épic soupire. 

Porc-épic : Bon, évidemment, on y verra pas les boules parce que c't'une actrice plus importante. J'haïs ça quand ya de la discrimination de boules de même! Montres-en pas ou ben montre-les toutes.

lundi 29 avril 2013

Coup de foudre

Je vis un coup de foudre littéraire pour L'énigme du retour de Dany Laferrière en ce moment. J'aime tellement que j'ai envie de lire cinq pages par jour pour ne jamais le terminer. Je mets toujours des post-it dans mes livres pour marquer les passages que je préfère et éventuellement les partager avec vous. Je pense que je mets un post-it à chaque deux pages en ce moment. Si vous n'avez pas encore vécu ce bonheur, pitchez-vous!

mercredi 24 avril 2013

L'enfant roi

Je suis confrontée pour la première fois de ma toute jeune carrière à un enfant roi. Un vrai.

Je n'en avais pas eu encore parce que primo, j'avais toujours eu des grands de 16-18 ans et que je pense que rendu là, c'est pas mal passé, et que deuzio, c'est un peu plus rare chez les immigrants selon mon expérience.

Mais là j'en ai un vrai qui essaie de faire la loi. Avec lui, je n'ai pas trop de problèmes, parce qu'il m'aime beaucoup et me perçoit comme sa deuxième maman. Mais avec les autres qu'il n'aime pas...ouch! Arrogance, manque de respect total, menaces, sortie de classe non autorisée pour aller se plaindre de la prof chez le directeur (!).

Et sa mère qui fait des crises d'hystérie quand elle vient à l'école. J'essaie de faire ce que je peux pour le faire descendre de son piédestal et le faire mûrir un peu, mais pas facile quand tous mes efforts sont anéantis dès que le petit met le pied à la maison.

Les profs qu'il fait souffrir auront un break de lui dans les prochains jours puisqu'il est suspendu pour la deuxième fois cette année. Je m'attends à voir la mère débarquer assez rapidement. Une autre bonne raison de ne jamais devenir adjointe!

lundi 22 avril 2013

Étrangeté du jour ou l'amour millepatte

Dans le premier numéro de la revue Nouveau projet, il y avait un texte très étrange et très charmant à la fois de François Létourneau. En résumé, il y parle d'un amour passé et évoque le film d'horreur The human centipede en disant que pour son aimée perdue, il serait prêt à se soumettre à l'expérience de former un millepatte humain, que cette expérience les rapprocherait (!) peut-être dans tous les sens. Aimant l'amour ET les histoires bizarres, j'ai beaucoup apprécié. Extrait.

"Avec cette question du rapprochement, je touche un thème central. Mon allégorie prend tout son sens et, rassurés, vous vous dites : oui, c'est grossier tout ça, adolescent, mais il y a une poésie, un souffle, des sentiments. À propos des sentiments - j'y viens, enfin -, je vous dirai une chose : on pense toujours avoir eu sa leçon, on se dit qu'on a donné, qu'on ne se fera plus prendre au jeu, puis on se retrouve, un an plus tard, dans une cave humide, la bouche cousue à l'anus de cette qu'on aime et on se dit : c'est reparti. On se rappelle que c'est perdu d'avance, bien sûr, puisqu'on a perdu la première fois et qu'on sait très bien qu'en amour il n'y a pas de deuxième chance, mais on espère, tout de même. Un espoir désespéré reste un espoir."

dimanche 21 avril 2013

Toune du jour numéro 113

Skinny love, Birdy

Parce que l'originale était ma 20e toune du jour et que c'est, encore à ce jour, une de mes chansons préférées. Et parce que la première fois que j'ai entendu ce cover, je n'étais vraiment pas convaincue. Mais comme on dit, it grew on me. Et maintenant j'aime. Beaucoup.

mercredi 17 avril 2013

Retour à l'équilibre déséquilibrant

J'ai de bons amis qui s'inquiètent pour moi dès que ces lignes leur laissent croire que le moral est bas et le couple, bringuebalant. Les quelques fois où je ne censure pas mes états d'âme, j'en entends assez rapidement  parler dans les jours qui suivent! Ça fait que je me retrouve à raconter plusieurs fois des trucs dont je n'ai pas toujours envie de parler au départ, mais ça fait aussi que je me sens pas mal aimée.

Alors, pour rassurer tous ces gens qui m'aiment de près ou de loin, je voulais dire que malgré la fatigue et mes élèves toujours aussi épuisants, ça va mieux. Porc-épic et moi avons crevé quelques abcès et sommes revenus à notre petit bonheur pas toujours tranquille. Il faut dire que cet hiver qui s'éternise combine quelques éléments explosifs : remise en question professionnelle pour Porc-épic (avec orienteur et tout) et relatif épuisement pour moi avec mon groupe qui me donne du fil à retordre. Ça nous rend tous les deux beaucoup plus susceptibles. Et comme ni un ni l'autre n'a le tact dans son top 3 de qualités, ça peut grafigner.  Mais on finit toujours pas se retrouver! Que personne ne s'inquiète trop, les papiers de divorce ne sont pas encore imprimés.

samedi 13 avril 2013

Pavel et les trous

"Pendant les cours il ne se passe rien, rien d'intéressant du moins. C'est dans les vides - le matin, le midi, la fin de journée, et les trous un peu partout dans les horaires, dans la Grande Salle et dehors -, c'est là qu'il se passe des choses." Pavel tome 1 (Plus vivant que toutes les pornstars réunies), Mathieu Simard, p. 16

Tous ceux qui se souviennent de leur secondaire souriront en lisant cette citation qui reflète tellement bien la réalité d'une école. En classe, les élèves sont parfois agités, mais il ne se passe strictement rien au fond. C'est pourquoi les profs sont souvent bien aveugles devant l'intimidation. C'est dans les trous que tout se passe. J'en ai encore eu une preuve quand deux de mes élèves ont été suspendus vendredi dernier pour s'être battus dans le corridor à l'heure du diner. La semaine précédente, deux autres se tapaient sur la gueule à grands coups de cabaret de cafétéria. Les adultes d'une grosse polyvalente pensent peut-être qu'ils connaissent leur école, mais pas tant que ça au fond. Il s'en passe pas mal pendant que nous jasons entre nous dans nos petits coins entre deux cours.

jeudi 11 avril 2013

Porc-épic et les nouvelles expériences

N.B. Pour bien comprendre cette anecdote, il est préférable d'avoir déjà lu ou entendu celle qui implique notre dernier camping pour le moins mouvementé. 

Moi : J'aimerais ça faire du sexe dans un char.

Porc-épic grimace.

Moi, plaidant ma cause : J'ai jamais fait de sexe dans un char!

Porc-épic, encore en grimaçant : Come on, ça peut juste être désagréable...

Moment de silence.

Porc-épic : Avant y'a deux semaines, j'avais jamais vomi dans une tente, pis finalement, ça n'a rien d'agréable...

mercredi 10 avril 2013

Page blanche

On dirait bien que je me retrouve avec le syndrôme de la page blanche assez fréquent en ce printemps tardif.

Pourtant, j'aurais probablement un million de choses à raconter.

J'ai l'impression que mon travail n'a jamais été aussi riche en rebondissements que cette année et, donc, jamais aussi épuisant. Quand je m'assois devant mon ordi, j'ai envie de tout sauf de réfléchir. Ce qui explique peut-être pourquoi je suis si en retard dans mon cours TÉLUQ...

Encore aujourd'hui, j'ai dû gérer un paquet de petites et grandes niaiseries passant des odeurs corporelles inappropriées à l'élève qui fait tout un boucan en demandant d'aller péter dans le corridor...On reste comme dans le thème de l'odeur ici mais je pourrais aussi raconter cette histoire de secrets ou cette autre de culottes. Bref, petit billet rapide en forme de coucou et de tease.

Je reviens vous parler de MON élève particulière de l'année. Et de mes amours, d'un bonheur tourmenté, comme d'habitude.

dimanche 7 avril 2013

Le moteur

Ce week-end a été riche en émotions.

Hier, je recevais presque toute ma famille pour une fête surprise pour les 50 ans de ma mère. Tout s'est très bien passé, mais faire de la bouffe pour tout ce monde, ça m'a demandé une grande quantité d'énergie.

Ensuite, soirée formidable à aller écouter et regarder chanter mon fantasme musical du moment, le merveilleux Louis-Jean Cormier. Je suis zéro objective, mais je trouve qu'il a une des plus belles voix masculines du moment au Québec.

À travers tout ça, de nombreuses discussions avec Porc-épic, dont certaines moyennement agréables. Entre autres, je lui ai reproché d'avoir été souvent bête avec moi ou bête tout court ces derniers jours, voire mois. Au détour d'une de ces conversations, il m'a dit qu'il était souvent fâché dans la vie. Contre tout et rien. Qu'il comprend sa soeur, qui a verbalisé quelque chose qui ressemble à ça récemment. Et que c'était peut-être cette colère qui le faisait avancer dans la vie.

Ouain. Peut-être que la colère comme moteur, ça existe. Mais peut-être que ce n'est pas le genre de moteur que je souhaite. Peut-être que je me pose tout le temps trop de questions. Mais peut-être que de se contenter de trop peu et trop mal, c'est pas pour moi.

mardi 2 avril 2013

Encore les vacances

Si j'ai été particulièrement muette ces derniers temps, c'est que j'étais dans les préparatifs et dans la réalisation d'une petite escapade à Washington. Tout était super, sauf le fait que Papoune, qui était censée venir avec Porc-épic et moi, a dû annuler à la dernière minute quand son amoureux a perdu son travail.

Porc-épic et moi avons beaucoup hésité avant d'y aller quand même, mais comme l'hôtel était déjà payé et non remboursable, nous nous sommes dits que nous serions bien bêtes de jeter tout cet argent par la fenêtre et avons décidé d'y aller. Je ne le regrette pas. Je suis physiquement brûlée, mais mentalement, ça fait toujours du bien de s'évader quelques jours.

Ce matin, retour à la réalité, qui commence avec un roman de mon suppléant de jeudi dernier à qui mes cocos ont donné du fil à retordre.

Quelle surprise.

dimanche 24 mars 2013

Souvenirs d'été peu glorieux

En fouillant dans mon téléphone à la recherche d'une scène porc-épique, j'ai constaté que la plus ancienne faisait référence à un évènement peu glorieux dont je n'avais pas parlé ici. Comme le dialogue ET l'anecdote me font rire, je me rattrape de ce pas.

L'été dernier, Porc-épic et moi sommes allés à environ 90 minutes de route, dans une fête de famille. La famille en question a un immense terrain au bord du fleuve et une magnifique maison. Comme il y avait beaucoup de gens et pas assez de place à coucher pour tous, nous étions quelques-uns à planter notre tente sur l'immense terrain, dans un petit coin près de la maison, caché sous les arbres.

C'était une journée d'une chaleur écrasante et humide, mais la proximité du fleuve apportait une petite brise hyper agréable.

Tout l'après-midi, nous avons joué à des jeux, jasé, ri, nous nous sommes baignés, nous avons bu un peu. Pour le souper, un traiteur venait faire le service directement à la maison, dehors, au bord du fleuve. La bouffe était bonne et le vin et le champagne coulaient à flots. Vers 22h00, Beau-Papa et ses acolytes nous ont offert un spectacle de feux d'artifice. Je rigolais ferme parce qu'en tant que bonne fille de la ville, je n'avais JAMAIS assisté à un spectacle de feux d'artifice maison. J'en avais certes déjà vu de plus ou moins près ou loin, mais ce n'était jamais MA gang qui faisait des feux. Les feux, pour moi, c'est ceux de la Ronde. Bref, pendant les feux, j'ai senti tout ce champagne me monter à la tête et je me suis dit que j'allais ralentir un peu avant de voir ce léger mal de tête se transformer en mal de bloc intense.

Nous sommes retournés nous asseoir et avons continué à jaser. Ayant ralenti la cadence, j'ai commencé à remarquer que Porc-épic lui, pas du tout. Les verres de vin se vidaient assez vite et je commençais même à soupçonner qu'il était un peu saoul. Ce qui, pour Porc-épic, est extrêmement rare. Il est la personne que je connais qui a la plus grande tolérance à l'alcool. Dans ses années les plus éthyliques, il pouvait boire une caisse de 24 à lui seul dans une soirée...Bref, s'il a l'air saoul, c'est qu'il a bu en tabarnouche...

Vers 2h00 du matin, presque tous étaient tombés au combat et j'étais rendue seule avec trois gars qui se sont mis à jaser de Star Trek, ce qui a signé la fin de ma journée. Je me suis brossé les dents, j'ai mis mon pyj, savouré une dernière fois la douce brise du soir sur ma peau et suis allée dire bonne nuit aux garçons. C'est là que j'ai vu que Porc-épic venait de sortir sa bouteille de whiskey du char. Hum...Pas la meilleure idée, me suis-je dit, mais bon, il a l'air d'avoir du fun, la soirée est belle, je me la ferme et je vais me coucher.

Je me couche dans la tente et je me dis que j'ai eu une maudite bonne idée d'apporter, en plus de nos sacs de couchage zippés ensemble et de nos matelas de sol, un drap et un oreiller confo. Je suis bien, il fait frais mais pas trop, le vent fait bruire les feuilles dans les arbres, je suis heureuse et vraiment confortable.

J'entends vaguement, environ 30 minutes plus tard, que Porc-épic vient se coucher. Peu après, un drôle de bruit me réveille. Comme quelqu'un qui vomit. Mais Porc-épic est couché sur le côté, face à la paroi de la tente, son dos bien calme.

Moi : Porc-épic? As-tu vomi?

Porc-épic, d'un calme olympien, comme si c'était une question super banale : Euh...oui.

Moi : Ok...

Il semble réaliser la situation et se relève pour s'asseoir. Il y a du vomi de vin rouge bien odorant partout sur ses bras, son torse, partout sur le coin de la tente où il vomissait sans même bouger, la tête sur l'oreiller. En se relevant, il passe ses bras dégoulinants un peu partout sur les sacs de couchage.

Je l'envoie se laver un peu pendant que j'essaie de ramasser. Il essaie de ramasser aussi, mais dans son état, ses décisions sont une suite ridicule de mauvaises idées, comme aller sacrer les sleepings pleins de vomi directement sur la banquette arrière de la voiture. Je le renvoie trois fois se nettoyer dans la salle de bain parce que chaque fois, il reste des mottons quelque part sur son corps velu.

On finit par se recoucher dans la tente. Ça pue et nous n'avons plus de sleeping bag, juste un drap.

Porc-épic, piteux : Ouain...on peut pas vraiment dormir comme ça hein?

Moi : Non, pas vraiment. Et il n'y a plus de lit à l'intérieur. Et tout le monde dort. Et on ne sait même pas où sont les douches. Et je ne m'endors pu pantoute mais demain je serai crevée.

Résultat? On a défait notre tente et paqueté le char à 4h00 du matin, dans un silence relatif pour essayer de ne pas réveiller les autres campeurs, avec Porc-épic vraiment piteux et poqué. J'ai repris la route vers Montréal où, après une douche vraiment plus que bienvenue, nous nous sommes finalement couchés vers 7h00.

Quelques heures plus tard, disons que la famille se demandait vraiment où nous nous étions volatilisés, avant de lire mon courriel et de, peut-être, piler dans un reste de vomi sur l'herbe fraîche.

Un moment glorieux que Porc-épic regrettait encore plus en se réveillant, quand est venu le temps de retourner dans le coffre de la voiture et d'ouvrir le sac à poubelle dans lequel les sleepings de duvet l'attendaient bien au chaud...

Une nuit de camping dont je vais me souvenir longtemps!


samedi 16 mars 2013

Cabane à sucre du pied de cochon

Porc-épic, moi et plusieurs de nos parents et amis sommes allés nous bourrer la face à la cabane à sucre cet après-midi.

Je vous le conseille vivement. C'est un peu cher, mais le repas vaut amplement l'argent que vous allez y consacrer. Le truc? Il faut envoyer un courriel dès la première journée où les réservations sont possibles, soit le 1er décembre, le plus tôt possible!

La bouffe est de superbe qualité et en quantité absolument ridicule. Nous avons mangé à 14h00, il est 22h00 et je me sens encore pleine...

Et j'ai des restants dans le frigo pour au moins trois repas.

Si je pouvais m'effouerer dans le divan jusqu'à en mourir, ce serait la plus merveilleuse des journées, mais Porc-épic regarde le combat de GSP ce soir...et moi, les hommes presque nus qui se tapent sur la gueule...Je préférerais de loin qu'ils s'embrassent.

jeudi 14 mars 2013

Toune du jour numéro 112

Air du Prince Gremin, Eugene Onegin, Tchaikovski

Parce que je l'ai écoutée 5 fois aujourd'hui en écoutant les airs que Roméo propose de chanter avec mon orchestre.

Et parce que j'en trouve le début tout simplement irrésistible, surtout le bout juste avant le solo de clarinette. Je voudrais avoir une grosse voix mâle pour chanter ça.


mardi 12 mars 2013

Petite dose d'humilité

Ouf...pas facile cette année avec les méchants moineaux que j'ai dans ma classe. C'est mon quatrième groupe en carrière et de loin le plus difficile.

En fait, les trois autres étaient tous de beaux groupes, souvent même les plus beaux du département. J'en étais venue à me dire que la fille en avant de la classe devait avoir quelque chose à voir avec ça.

Mais là, je pense bien que j'ai le groupe le plus difficile. Pourtant, la fille n'a pas tellement changé. Disons que ça remet les choses en perspective. Je pense aux jugements parfois un peu hâtifs que j'ai portés sur mes collègues en voyant aller leurs élèves. Eh bien, il y a quand même une limite à ce qu'un coach peut accomplir comme miracles...Il doit composer avec les joueurs que le hasard a placé dans son équipe.

Bonne dose d'humilité cette année.

dimanche 10 mars 2013

Retour au travail

Demain, je retourne au travail.

Le premier signe que mon groupe est moins chouette que l'année dernière? Je manque un peu d'enthousiasme...

Je sais que ça va aller, mais j'aurais bien pris une semaine de plus...ou deux...ou trois...

On est si bien en vacances!

vendredi 8 mars 2013

Déçue par quelques femmes

En cette journée internationale de la femme, j'ai envie de parler d'une petite déception qui me ronge le coeur.   Cette déception s'appelle Pauline Marois. Et Agnès Maltais. Et d'autres. J'ai utilisé le fait que j'étais si occupée au travail, puis par mes vacances, pour ignorer le plus possible tout ce qui pourrit l'actualité en ce moment et qui me déçoit tellement. Ce faux sommet sur l'éducation. Cette dégoûtante réforme de l'aide sociale.

Ma naïveté me désole, mais j'avais un mini espoir qu'avec une femme à la tête du Québec, les choses seraient peut-être un peu différentes. Ça m'écoeure de le dire, en partie parce que ça donne raison au cynique Porc-épic, mais je suis déçue du gouvernement qui, il me semble, renie presque toutes ses promesses. Je trouvais que ça avait bien commencé, mais depuis quelques semaines, voire mois, ça se dégrade sérieusement.

Des femmes au pouvoir, c'est super. Mais ce que j'attends d'un chef d'État dépasse l'allure de ce qu'on trouve entre ses jambes. J'aimerais bien partager des idées plus qu'un sexe avec mes dirigeants.

jeudi 7 mars 2013

En relâche

Je viens de voir que j'avais complètement oublié de dire ici que je partais en Gaspésie, ce qui explique mon long silence. 

J'ai même profité du fait que je terminais à 11h00 jeudi dernier pour allonger ma relâche en prenant une maladie vendredi. J'ai ramassé ma mère chez elle et hop, nous sommes parties vers notre Gaspésie chérie vers 11h45 jeudi dernier! 

Après plusieurs jours de farniente totale, je suis de retour en ville et à la réalité, avec une montagne de planif et de corrections à faire. 

Comme d'habitude, j'étais un peu triste de revenir en ville, mais très contente de retrouver les bras de mon Porc-épic dans lesquels je me suis même endormie hier soir. En presque 13 ans de couple, les fois où j'ai réussi à m'endormir en cuillère entrent sur une main, donc c'est dire à quel point il m'avait manqué...et à quel point j'étais épuisée par mes 9 heures de route! 

Maintenant que les vacances sont presque finies, je commence à penser aux prochaines! À Pâques, Porc-épic, Papoune et moi partons à Washington faire le tour des musées, monuments et voir les magnifiques cerisiers en fleur. Yé! 

samedi 23 février 2013

Pavel

Série de très courts livres de la collection Epizzod de La courte échelle. J'avais commencé à les lire il y a 2-3 ans et j'avais dû les abandonner, faute de temps. Je les ai repris récemment, avec beaucoup de plaisir. J'adore le jeunesse avec une plume qui a du caractère. 

Je partagerai avec vous certains bouts que j'ai particulièrement appréciés, donc celui-ci, qui commence le T1.

Le problème avec la vie, c'est qu'elle nous oblige à être vivant.

L'an passé, au party de Noël familial, un oncle m'a demandé comment j'allais. Au lieu de répondre "bien, merci" et d'aller cruiser une cousine, je lui ai parlé de mes petits malheurs, du vide en dedans, de mon incapacité à me sentir vivant. Je suis épais, je sais.

"Tu devrais essayer de vivre comme si tu allais mourir dans un mois", qu'il m'a dit, enthousiaste. Comme s'il avait découvert la recette magique du bonheur et qu'il la partageait pour la première fois.

Mais il n'y a pas de recette. Pas de cuillerées de sourire, pas de quarts de tasse de bonheur, pas de four à 180 pour faire demi-tour. Pas de remuez, brassez, laissez reposer, servez et tout le monde sera content. Pas de magie. Pas de secret.

Vivre comme si on allait mourir dans un mois...Un truc cheap pour s'obliger à faire ce qu'on veut vraiment faire. Pour se motiver à accomplir des choses.

Moi, je préfère vivre comme si j'allais mourir dans une heure. Comme ça, je n'ai pas le temps de faire ce que je voudrais vraiment faire. C'est moins forçant.

Pavel, T1, Matthieu Simard, p. 9

vendredi 22 février 2013

En amour

C'est bête, mais c'est ce que j'ai envie de dire ce soir.

Je suis amoureuse de Porc-épic depuis plus de 12 ans et je le trouve beau.

C'est ce que je me disais en retravaillant mes photos du temps des fêtes et en y voyant sa binette partout, dans tous les recoins de ma vie intime. C'est ce que je me disais aussi il y a quelques minutes, blottie contre lui sur le divan en écoutant de la musique, en riant, en se tiraillant, en s'embrassant, en se dénudant dans tous les sens.

Je pense que Porc-épic est la clé de ce bonheur qui m'habite. Certes, il n'est pas parfait et il me manque toujours un petit quelque chose, il y a toujours un petit nuage gris qui flotte. Mais c'est mon homme-phare qui l'empêche de prendre toute la place ce nuage, qui le relègue dans un petit coin presque caché. Il est la fondation sur laquelle je peux bâtir ce dont j'ai toujours rêvé.

jeudi 14 février 2013

Une autre Saint-Valentin

Une autre Saint-Valentin.

Je me rappelle, l'année dernière, c'était un mardi et j'étais en crisse. Je m'en allais à ma répétition pendant que Porc-épic et Juliette allaient souper ensemble au resto où Roméo allait chanter des tounes romantiques avec son quartet barbershop.

J'étais d'autant plus en crisse que Porc-épic ne m'avait pas avertie que Juliette venait le rejoindre à la maison, que nous n'aurions aucun moment tout seuls. J'étais aussi en crisse contre moi-même d'être en crisse. Bref, pas une super journée.

Je me souviens de Juliette, assise à ma table de cuisine, me disant avec toute la franchise du monde que j'avais le droit de pas filer, qu'elle-même ne filait pas depuis des semaines.

Je ne savais pas à ce moment-là qu'elle allait quitter la maison pour le proverbial et souvent éternel "break" à peine deux semaines après cette Saint-Valentin dégueue. Que Roméo et elles ne seraient officiellement plus un couple à peine quelques semaines plus tard.

Je ne savais pas non plus que cette année, ils allaient être heureux en amour, chacun de leur côté. Dans la vraie vie, Roméo et Juliette ne meurent pas. Ils passent à autre chose. Je n'arrive pas à décider si c'est infiniment triste ou infiniment sage et bien. Dans tous les cas, je suis heureuse pour eux, même si, bien égoïstement, je suis triste pour moi.

Une autre Saint-Valentin qui arrive avec son lot d'amours tombées au combat, certaines plus près de moi, d'autres plus loin.

Et malgré tout, malgré les chicanes et les doutes, Porc-épic et moi sommes encore et toujours debout.

Toune du jour numéro 111

Ho Hey, The lumineers

J'ai entendu cette toune dans la bande-annonce de L'écume des jours  et j'y reviens périodiquement depuis. Elle a un petit quelque chose d'irrésistiblement sweet.

Ce qui, aujourd'hui, me semble de circonstance.

mercredi 13 février 2013

Porc-épic, l'amour et les automobiles

Nous sommes en voiture. Porc-épic est dans un de ses élans verbaux sur un sujet qui le passionne...Je l'écoute depuis 5 minutes en soupirant et en riant. Pas la première fois qu'il me parle de ça. 

Porc-épic : Non mais c'est vrai, je ne comprends pas pourquoi ça ne matche pas, ce serait vraiment génial un clignotant d'auto qui matche automatiquement avec la musique qui joue. Je ne comprends pas pourquoi personne a pensé à ça. Écoute, il est juste un peu off!

Je ris. 

Porc-épic : Toi tu te demandes tout le temps si je t'aime encore, moi, c'est des sujets de même qui me préoccupent. Je crois en l'amour, mais pas en les ingénieurs d'autos.

dimanche 10 février 2013

Le dilemme de la sortie

En accueil, nous faisons beaucoup de sorties. Je me retrouve donc souvent face à un dilemme par rapport aux élèves tannants. Est-ce que je les invite à la sortie, oui ou non? D'un côté, ces sorties font partie du programme éducatif. Les élèves apprennent dans ces sorties. D'un autre, elles sont une sorte de privilège, une récompense. Elles présentent aussi un certain risque, dans la mesure où on sort de l'environnement relativement contrôlé qu'elle la classe. Je n'ai jamais eu d'élèves qui posaient vraiment problème. Je ne m'étais donc jamais posé la question que je voyais mes collègues se poser.

Cette année, j'ai une élève vraiment, mais vraiment tannante. Elle gigote, elle rampe, elle crie, bref, j'en arrache avec elle et je me découvre des ressources de patience insoupçonnées. J'ai appelé à la maison, et la mère m'a carrément dit qu'elle ne pouvait rien faire pour moi, que c'était à moi de l'aider. Cette élève n'a visiblement pas beaucoup d'éducation et beaucoup beaucoup beaucoup d'énergie.

Alors? Sortie pas sortie?

Même si elle me fait souvent suer comme c'est pas possible, je lui ai quand même permis de venir à la grosse sortie que nous avions mercredi dernier. Plus de travail pour moi, mais une expérience de plus pour elle, elle qui en a tant à apprendre.

samedi 9 février 2013

Toune du jour numéro 110

Suite pour cello no5, prélude, Bach 

Parce que c'est une des pièces qui, quand je me laisse vraiment aller à l'écouter, me fait pleurer. Et que c'est tellement précieux de se laisser envahir comme ça par une émotion brute.

La tête pleine

Je sais que je néglige affreusement cette page dernièrement. Il y a les bulletins. Il y a ce cours de la TÉLUQ que je n'en finis plus de finir. Il y a l'orchestre. Il y a un concert de violoncelle qui approche. Il y a la vie et tout ce qui m'éloigne des ordis.

Je vais quand même essayer de vous revenir un peu.

samedi 2 février 2013

À la maison

J'ai passé une belle journée aujourd'hui.

D'abord, déjeuner avec Vénus, déesse de l'amour, que je n'avais pas vue depuis des mois. La lumière de ce ciel d'hiver qui poudroyait dans sa cuisine, l'omelette cochonne, les viennoiseries de La boîte à pain, son rire, ses cheveux en bataille, ses mots francs et sans détour, tout semblait à la bonne place.

Ensuite, début de réconciliation avec Maman après un conflit qui arrache tout, dont je n'ai osé parler ici parce qu'il y a de ces choses dont parler fait plus de mal que de bien.

Après, match de hockey à l'issue plus qu'agréable. Longue marche avec Porc-épic, les joues rougies par le froid mordant, les cuisses engourdies, mais le coeur heureux. Souper au resto en se tenant la main sur la table comme de jeunes amoureux, parlant d'hier avec le sourire et de demain avec espoir.

Peu importe où nous sommes, avec Porc-épic, je suis à la maison.

jeudi 31 janvier 2013

Les longues journées qui paraissent courtes

J'ai été à l'école de 7h45 à 18h30 aujourd'hui. C'est pas mal long.

Mais dans cette journée, il y a eu quelques périodes, de petits cours de flûte donnés pendant l'heure du diner.

À la fin de la récup, je savais que je devais poireauter pendant 1h30 pour aller voir la partie de soccer à laquelle deux de mes élèves participaient. Trois élèves ont décidé de rester avec moi et de m'accompagner. Avec la concierge super sympathique, je leur ai montré à jouer au trou de cul et nous avons tellement, mais tellement ri.

Quand on est prof, les journées longues correspondent rarement au nombre d'heures passées à l'école. Il y a des minutes qui passent pas mal plus vite que d'autres.

samedi 26 janvier 2013

Les truites à mains nues

Recueil de courts textes plutôt inégaux, mais dont j'ai quand même apprécié la plume imagée. Quelques extraits en vrac.

"Mercédesz me fixait avec ses yeux d'un gris très pâle, sans ciller. Puis, elle a repris lentement, en appuyant sur chaque mot :

- Il y a des choses magnifiques qui vous attendent, Charles, le savez-vous? Une vie exceptionnelle.

C'était bien beau, je voulais la croire, mais, dans le vaste espace où s'ébrouaient mes rêves, j'ignorais par où commencer."

Les truites à mains nues, Charles Bolduc, p. 13

***

"Il est facile de changer de vie. Faire le grand saut, remettre les compteurs à zéro. Même pas la peine de changer d'identité ou de recourir au programme de protection des témoins : il suffit de brasser les cartes, de secouer ses passions, de prendre quelques risques, et le tour est joué. Le problème, c'est qu'on ne se débarrasse jamais de soi complètement. On traîne derrière cet enfant solitaire, farouche, troué de blessures secrètes, cet enfant qu'on ne peut bâillonner et qui revient nous hanter en nous rappelant qui l'on est et pourquoi l'on est devenu ainsi." p. 18

***

"Elle s'appelait Alexandre, un prénom de garçon, ça arrive, mais il n'y a rien de grave là-dedans. C'était un nom d'empereur, de conquérant, d'écrivain, de pape et de roi de trèfle : un grand nom, célèbre, ce qui lui ouvrait tout un monde de possibilités. Il me fallait d'ailleurs admettre qu'il lui allait merveilleusement bien, comme le mot framboise  associé au fruit : l'union était à ce point harmonieuse qu'elle en paraissait naturelle, préalable au langage, inconcevable autrement." p. 46

***

"Plusieurs fois, j'ai volé des baisers sur tes lèvres surprises et nous nous demandions en vain si celui-ci était le mille neuf cent cinquante-quatrième ou le deux mille trois cent trente et unième, ils se ressemblent tant, et pourtant chacun est gravé à tout jamais dans la mémoire des pierres, avec sa beauté, sa douceur et sa détresse particulières, même après que l'Homo sapiens aura cessé son règne et que tout ça, toute l'histoire des civilisations, ne sera plus qu'un songe, une improbable mythologie, un souvenir vieux de près d'un million d'années perdu au fond d'une carotte glaciaire." p. 62

***

"Il manque toujours quelque chose, un peu de vaillance, de charité, de raison, de soleil, un ami à étreindre, un plus grand sourire, un échelon à gravir, une reconnaissance accrue, une vision fabuleuse à concrétiser, une rupture du donné, et c'est précisément cette négation de la complétude, cette façon d'approcher toujours mais de n'arriver jamais, qui permet à la conscience non finie de se projeter plus avant sur la ligne du temps, à la conquête de ses propres potentialités. 

Le manque, c'est l'origine disparue du désir, et c'est dans ce désir maintenu à l'état brut, dans ce manque aimé, dans l'irréalisation même d'un bonheur total et saturé, que se concentre le mouvement de la vie, sa promesse, son devenir inachevé." p. 66

***

"Sur la route, nous procédons à quelques essais, pour la bonne foi. Nous lançons des questions qui tombent à plat, des blagues suivies de rires cassés, des formules pleines de malaise qui vont s'écraser contre les vitres. Les mots se heurtent à ce vernis recouvrant les êtres, un glacis que les pointes du langage ne parviennent pas à percer, et ça se fait sans conviction, sans volonté de construire quoi que ce soit, sans espoir de pont, juste pour jeter des phrases dans l'air au milieu de nous, pour ne pas laisser l'inconfort s'insinuer lentement dans nos poitrines et nous lécher les parois de sa petite langue rugueuse, le véhicule à cent trente-cinq kilomètres à l'heure sur l'autoroute, avec cette impression curieusement satisfaisante d'aller nulle part mais d'y aller à toute vitesse." p. 88-89

***

" On apprend un tas de choses entre vingt et trente ans. On quitte l'allée centrale pour emprunter ses propres sentiers. On s'affine en forgeant son regard, sa pensée, sa démarche, rapaillant derrière les miettes d'une jeunesse insatiable. On s'entête dans des voies que personne ne juge bonnes, bien déterminé pourtant à ne jamais le regretter. On se branle moins souvent, on répare soi-même les meubles brisés, on prend une marche après le souper. Ces dernières années, on a appris le tango, le russe, le remplacement d'une poulie d'alternateur et la confection d'une succulente lasagne végétarienne. On a accepté le passage et les traces du temps. On a vaincu l'ironie, mais pas les gouffres. Il nous reste encore bien des leçons à tirer de l'existence." p. 133

***

"On s'est aperçu que la fameuse sagesse venant avec l'âge est surtout affaire de renoncements et d'altérations : les rêves, la fureur, les idéaux et les grandes quêtes finissent tous par se perdre dans le lent ressac des jours. Autour de soi, on en a vu plusieurs accepter leur sort, cesser de s'en faire et tâter une nouvelle forme de bonheur, plus limitée, moins transcendante. Un bonheur légèrement à côté de la vie. À côté de leur vie. S'ils avaient d'abord voulu changer la société, les arts et la politique, aujourd'hui ils s'accommodaient volontiers d'y trouver une place, sans trop se renier ni se trahir. Voilà ce à quoi on ne savait se résoudre." p. 136

***

"Trente ans, c'est réputé être l'âge de raison, l'âge d'homme. L'âge de la maturité et de la fidélité. C'est aussi l'âge de tous les rêves et de tous les possibles. Celui de tous les choix. Pour Balzac, c'est l'âge de la vérité. À  trente ans on fait donc le bilan, on considère le chemin parcouru et on s'étonne d'être encore en vie.On réfléchit sérieusement à ce qu'on peut faire pour améliorer sa condition, son attitude, son comportement. On mesure l'usure, on dit au revoir à quelques fantômes, comme on laisse ses valises, et on poursuit l'odyssée." p. 138


mercredi 23 janvier 2013

Le sauna

Je ne suis pas très originale d'en parler, mais bon, je le répète. Il fait un froid glacial.

Pendant ce temps, dans ma classe, on se croirait dans un sauna, sans l'odeur d'eucalyptus et le costume de bain. Juste avec du linge normal et des pré-ados et qui suent, puent, geignent et gigotent. Le chauffage est tellement intense que mes élèves ont de la sueur qui leur perle sur le front. J'en ai même un qui s'est mis à saigner du nez. Inutile de dire que la concentration fout le camp, ce qui est super à une semaine de la fin de l'étape.Quand tu as hâte que la journée se termine pour sortir dehors à -30, il y a quelque chose qui cloche.

Bref, je passe une semaine de marde.

Bien hâte que la température revienne à la normale ou que mon employeur apprenne à gérer son système de ventilation.


samedi 19 janvier 2013

Toune du jour numéro 109

Mappemonde, Les Soeurs Boulay

Chanson sur laquelle je suis tombée un peu par hasard il y a quelques jours dans une de mes pérégrinations youtubiennes.

J'aime bien les paroles de la chanson, qui partagent le point de vue de l'Autre, celle qui n'est pas et ne sera jamais la blonde.

Sauf exception, je n'ai pas tendance à trouver ces autres des salopes finies. Quand on aime, on se contente souvent de miettes à défaut d'avoir autre chose. Je pense que l'autre oscille souvent entre désespoir et déni. La salope, ce n'est pas elle. C'est le gars qui la maintient dans cette position, incapable de se brancher ou de s'assumer. Je sais que même là, mon raisonnement est un peu court et que le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas.

C'est facile à dire dans le contexte où je suis en ce moment, mais je ne pense pas que je pourrais être la maîtresse d'un homme. Je suis trop jalouse, trop possessive, trop exigeante. Du moins pas la maîtresse célibataire...D'après moi, les seules relations extraconjugales qui ont un minimum de chance de fonctionner sont celles où les deux sont en couple et vont chercher ailleurs un petit quelque chose qui leur manque dans leur relation sans rien attendre de plus et sans trop de culpabilité. C'est quelque chose que je ne cherche pas, mais que je peux quand même comprendre. Mais ça doit être assez rare de rencontrer quelqu'un avec qui ça peut vraiment fonctionner. Qui cherche à boucher le même trou sans jamais demander plus.

Bref, c'est pas pour moi tout ça. Je mens trop mal et j'aime trop fort. Mais comme toutes les petites douleurs et défaites humaines, je trouve ça fascinant.

jeudi 17 janvier 2013

Veuf

Quelques extraits de ce court récit que j'ai apprécié pour sa douce douleur et son romantisme mélancolique. Le titre dit tout je pense.

"Sylvie est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant.

Elle ne voulait pas déranger, elle m'a dérangé au-delà de tout.

Cette année, l'hiver a commencé plus tôt, le 12 novembre. Je crois qu'il va durer très longtemps et être particulièrement rigoureux.

Sylvie m'a quitté, mais pas pour un autre." Veuf, Jean-Louis Fournier, p. 10

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"Si je dis que je vais bien, ce n'est pas vrai ; si je dis que je vais mal, ce n'est pas vrai non plus. Je vais.

J'ai toujours pensé égoïstement que j'aurais la chance de mourir le premier. Sylvie pourrait en profiter, faire les voyages que je n'ai jamais voulu faire. Aller en Namibie caresser les tigres. Elle rencontrerait un beau veuf tout frais, très gentil, qui lui dirait tous les jours qu'elle est la plus belle, même quand ce ne serait plus vrai.

Aujourd'hui, en regardant ses photos, je m'aperçois qu'elle était aussi belle que la femme des autres." p. 17

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"J'ai été amputé de toi sans anesthésie. On m'a retiré ma moitié, ce que j'avais de mieux. Je m'arrose de ton parfum pour que tu repousses. 

Il arrive encore du courrier pour toi, j'ouvre tes lettres. Un jour, je vais peut-être découvrir la lettre d'un amant qui t'aimait éperdument. Je pense que je ne t'en voudrai pas, peut-être même que j'aurai envie de le rencontrer, pour parler de toi." p. 43

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"C'est le début de la fin. Je vais devoir me contenter de souvenirs. J'aime bien évoquer le passé avec des amis d'époque. Un bon souvenir, c'est comme une bonne bouteille, il ne faut pas le boire seul." p. 49

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"Le plus terrible, c'est que je vais mourir seul, tu ne seras pas là pour me rassurer, me tenir la main, me fermer les yeux.

En même temps, je préfère que tu évites tout ça. Toi au moins, tu ne seras jamais veuve." p. 50

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"Je n'ai jamais pleuré, je crois, quand tu es morte. J'ai envie de dire que j'étais trop malheureux, et les larmes paraissaient dérisoires. Je pleure seulement au cinéma, parce que c'est du cinéma." p. 65

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"Chaque fois que je vois des affaires à toi, j'ai du chagrin, surtout ton sac à main. Chaque fois que je rentrais à la maison et que je le voyais assoupi sur une chaise de l'entrée, j'étais rassuré, tu étais là. 

Maintenant, ton sac est toujours là, mais pas toi. 

Garcia Marquez a écrit : "Les gens qu'on aime devraient mourir avec toutes leurs affaires."" p.85

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"Si j'étais parti avant toi, comment aurais-tu réagi? 

Je pense que tu aurais été malheureuse. Finalement, on était un bon couple. Le temps avait fait quelques dégâts, la vie quotidienne avait un peu usé des choses, les agacements mutuels avaient grossi, on se détestait parfois, mais pas longtemps. On restait toujours complices. Entre nous, le courant passait. 

Tu étais le pôle positif, j'étais le pôle négatif. Ça faisait de la lumière, et souvent des étincelles." p. 124

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"Si tu lis tout ce que j'ai écrit, tu vas avoir envie de revenir. Je pense ne t'avoir jamais dit autant de choses agréables, sans doute à cause de mon imbécile pudeur. Autant je suis habile pour dire des choses désagréables, autant les choses agréables restent coincées dans ma gorge. Maintenant que tu n'es plus là, j'ai moins honte. Et puis j'ai l'impression que c'est plus facile d'écrire que de dire. 

Le jour où l'eau courante ne court plus on regrette sa fraîcheur  quand la lampe s'éteint on regrette sa lumière, et le jour où sa femme meurt, on se rend compte à quel point on l'aimait. C'est triste de penser qu'il faut attendre le pire pour enfin comprendre. Pourquoi le bonheur, on le reconnaît seulement au bruit qu'il fait en partant?

Est-ce que j'étais heureux avant ton départ? On a tendance, après un malheur, à penser qu'avant, c'était toujours bien. Ce n'était pas toujours bien, c'était mieux." p. 129