mardi 12 février 2008

Borderline

Vendredi dernier je suis allée voir Borderline, le premier film de Lyne Charlebois. Si certains d'entre vous vous souvenez de mon humeur de vendredi dernier, vous conviendrez avec moi que ce n'était pas le film tout désigné pour me remonter le moral...mais bon...

J'ai vraiment beaucoup beaucoup beaucoup aimé ce film. Un petit quelque chose m'empêche de dire adorer. Peut-être la longueur de certains passages. Peut-être la beauté extrême de certaines scènes, beauté plastique qui m'empêchait de savourer pleinement la beauté des mots. J'étais tellement absorbée par le travail sur l'image que j'avais parfois de la difficulté à me concentrer sur l'histoire. C'est drôle, j'ai entendu une chroniqueuse culturelle que je déteste dire quelque chose de semblable et j'ai horreur de le dire, mais je partage en partie son opinion. Le film est tellement léché que parfois c'est trop, ça déconcentre. Mais les actrices sont sublimes. Isabelle Blais, nue dans tous les sens, Sylvie Drapeau en mère folle au regard qui glace le sang, Angèle Coutu dont le jeu, lors d'une scène en particulier, mérite à lui seul tous les prix du monde.

Après avoir vu ce film, mes petits problèmes ne semblaient plus si gros. Kiki est borderline, elle n'a pas de limites. Moi je sens parfois que j'en ai trop. Mais dans ce cas, peut-être que trop c'est mieux que pas assez. Je ne me suis pas sentie au bord du gouffre comme le personnage principal du film. Mais je me suis quand même sentie au bord de plein de choses. Au bord de péter ma coche. Au bord de tout planter et de m'inscrire dans un certificat en création littéraire, de m'improviser auteure. J'ai toujours chié sur ce programme. J'ai toujours levé le nez sur les cours qui apprennent à écrire. Peut-être que je m'en fais accroire. Peut-être que je chie sur ce cours comme on chie sur le p'tit gars cute dans la cour d'école en 4e année, le p'tit gars qu'on voudrait comme Valentin au fond. Peut-être aussi que j'essaie de fuir encore et toujours le moment où je vais finir un bacc et que je vais devoir travailler pour vrai, mettre un pied de plus dans le monde adulte.

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