mardi 26 février 2008

Aragon

J'ai retrouvé ce bout de poème en prose d'Aragon (mon deuxième dieu après Miron) en cherchant mes vieilles déclarations d'impôt sur mon ordi. Je le partage avec vous !

« simplement la vie de tous les jours qui ne s’arrête pas quand j’écris un poème la prose de tous les jours la haine de tous les jours la nuit de tous les jours la mise en pièces coutumière un mal banal à chaque respiration réinventée la douleur mesquinement immense et que disais-je

Et le pis est qu’à tous les pas je heurte contre ce que j’aime

et le pis est que la déchirure passe par ce que j’aime et que c’est dans ce que j’aime que je gémis dans ce que j’aime que je saigne et que c’est dans ce que j’aime qu’on me frappe qu’on me broie qu’on me réduit qu’on m’agenouille qu’on m’humilie qu’on me désarçonne qu’on me prend en traître qu’on fait de moi ce fou perdu cette clameur démente et… »

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