dimanche 24 mars 2013

Souvenirs d'été peu glorieux

En fouillant dans mon téléphone à la recherche d'une scène porc-épique, j'ai constaté que la plus ancienne faisait référence à un évènement peu glorieux dont je n'avais pas parlé ici. Comme le dialogue ET l'anecdote me font rire, je me rattrape de ce pas.

L'été dernier, Porc-épic et moi sommes allés à environ 90 minutes de route, dans une fête de famille. La famille en question a un immense terrain au bord du fleuve et une magnifique maison. Comme il y avait beaucoup de gens et pas assez de place à coucher pour tous, nous étions quelques-uns à planter notre tente sur l'immense terrain, dans un petit coin près de la maison, caché sous les arbres.

C'était une journée d'une chaleur écrasante et humide, mais la proximité du fleuve apportait une petite brise hyper agréable.

Tout l'après-midi, nous avons joué à des jeux, jasé, ri, nous nous sommes baignés, nous avons bu un peu. Pour le souper, un traiteur venait faire le service directement à la maison, dehors, au bord du fleuve. La bouffe était bonne et le vin et le champagne coulaient à flots. Vers 22h00, Beau-Papa et ses acolytes nous ont offert un spectacle de feux d'artifice. Je rigolais ferme parce qu'en tant que bonne fille de la ville, je n'avais JAMAIS assisté à un spectacle de feux d'artifice maison. J'en avais certes déjà vu de plus ou moins près ou loin, mais ce n'était jamais MA gang qui faisait des feux. Les feux, pour moi, c'est ceux de la Ronde. Bref, pendant les feux, j'ai senti tout ce champagne me monter à la tête et je me suis dit que j'allais ralentir un peu avant de voir ce léger mal de tête se transformer en mal de bloc intense.

Nous sommes retournés nous asseoir et avons continué à jaser. Ayant ralenti la cadence, j'ai commencé à remarquer que Porc-épic lui, pas du tout. Les verres de vin se vidaient assez vite et je commençais même à soupçonner qu'il était un peu saoul. Ce qui, pour Porc-épic, est extrêmement rare. Il est la personne que je connais qui a la plus grande tolérance à l'alcool. Dans ses années les plus éthyliques, il pouvait boire une caisse de 24 à lui seul dans une soirée...Bref, s'il a l'air saoul, c'est qu'il a bu en tabarnouche...

Vers 2h00 du matin, presque tous étaient tombés au combat et j'étais rendue seule avec trois gars qui se sont mis à jaser de Star Trek, ce qui a signé la fin de ma journée. Je me suis brossé les dents, j'ai mis mon pyj, savouré une dernière fois la douce brise du soir sur ma peau et suis allée dire bonne nuit aux garçons. C'est là que j'ai vu que Porc-épic venait de sortir sa bouteille de whiskey du char. Hum...Pas la meilleure idée, me suis-je dit, mais bon, il a l'air d'avoir du fun, la soirée est belle, je me la ferme et je vais me coucher.

Je me couche dans la tente et je me dis que j'ai eu une maudite bonne idée d'apporter, en plus de nos sacs de couchage zippés ensemble et de nos matelas de sol, un drap et un oreiller confo. Je suis bien, il fait frais mais pas trop, le vent fait bruire les feuilles dans les arbres, je suis heureuse et vraiment confortable.

J'entends vaguement, environ 30 minutes plus tard, que Porc-épic vient se coucher. Peu après, un drôle de bruit me réveille. Comme quelqu'un qui vomit. Mais Porc-épic est couché sur le côté, face à la paroi de la tente, son dos bien calme.

Moi : Porc-épic? As-tu vomi?

Porc-épic, d'un calme olympien, comme si c'était une question super banale : Euh...oui.

Moi : Ok...

Il semble réaliser la situation et se relève pour s'asseoir. Il y a du vomi de vin rouge bien odorant partout sur ses bras, son torse, partout sur le coin de la tente où il vomissait sans même bouger, la tête sur l'oreiller. En se relevant, il passe ses bras dégoulinants un peu partout sur les sacs de couchage.

Je l'envoie se laver un peu pendant que j'essaie de ramasser. Il essaie de ramasser aussi, mais dans son état, ses décisions sont une suite ridicule de mauvaises idées, comme aller sacrer les sleepings pleins de vomi directement sur la banquette arrière de la voiture. Je le renvoie trois fois se nettoyer dans la salle de bain parce que chaque fois, il reste des mottons quelque part sur son corps velu.

On finit par se recoucher dans la tente. Ça pue et nous n'avons plus de sleeping bag, juste un drap.

Porc-épic, piteux : Ouain...on peut pas vraiment dormir comme ça hein?

Moi : Non, pas vraiment. Et il n'y a plus de lit à l'intérieur. Et tout le monde dort. Et on ne sait même pas où sont les douches. Et je ne m'endors pu pantoute mais demain je serai crevée.

Résultat? On a défait notre tente et paqueté le char à 4h00 du matin, dans un silence relatif pour essayer de ne pas réveiller les autres campeurs, avec Porc-épic vraiment piteux et poqué. J'ai repris la route vers Montréal où, après une douche vraiment plus que bienvenue, nous nous sommes finalement couchés vers 7h00.

Quelques heures plus tard, disons que la famille se demandait vraiment où nous nous étions volatilisés, avant de lire mon courriel et de, peut-être, piler dans un reste de vomi sur l'herbe fraîche.

Un moment glorieux que Porc-épic regrettait encore plus en se réveillant, quand est venu le temps de retourner dans le coffre de la voiture et d'ouvrir le sac à poubelle dans lequel les sleepings de duvet l'attendaient bien au chaud...

Une nuit de camping dont je vais me souvenir longtemps!


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