lundi 13 mai 2013

Encore Pavel

Parce que j'ai été déprimante la dernière fois, une autre tranche de Pavel. Petit passage savoureux qui résume à merveille les tourments des amours adolescentes. J'aime particulièrement la phrase où la morale fléchit.

"Je viens d'acheter un biscuit fraîchement sorti du four quelques mois plus tôt, et je me râpe finement le palais avec ses flocons d'avoine bien aiguisés. C'est un beau moment d'amour entre moi et mon biscuit. Je suis dans le vide, en plein milieu de la petite salle, quand Anouk, mon Anouk, y entre. Elle ne me remarque même pas, on dirait. C'est comme si j'étais invisible. Mais moi, dès qu'elle entre dans la salle des machines, je suis submergé par sa beauté et son nombril à l'air et ses cheveux au vent et ses mouvements au ralenti, et je crois que je regarde trop de films quétaines. Elle a beau m'avoir déçu quelques jours plus tôt en riant de Pavel, elle me fait toujours autant d'effet, de cet effet qui fait fléchir les genoux et la morale. Un nombril, une courbe de hanche, un sourire, une mèche qui vole, et je lui pardonne. Je suis un gars, elle est une fille, nous avons seize ans, c'est normal j'imagine. Et puis bon, elle est plus belle que toutes les top-modèles de la planète réunies."

Pavel T.2, Les gens qui pognent c'est des épais, Mathieu Simard, p. 10-11


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