tag:blogger.com,1999:blog-36508853322062246342024-03-08T11:24:41.969-05:00Le popotinLe popotin : mot mignon qui décrit une partie du corps tout aussi mignonne qu'on se pogne allègrement quand on lit ou rédige des blogs.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.comBlogger1889125tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-21013876614219822672016-03-25T12:23:00.001-04:002016-03-25T12:23:17.231-04:00L'orangeraie"Ton nom est grand, mon coeur, trop petit pour le contenir en entier. Qu'as-tu à faire de la prière d'une femme comme moi? Mes lèvres touchent à peine l'ombre de ta première syllabe. Mais, disent-ils, ton coeur est plus grand que ton nom. Ton coeur, si grand soit-il, le coeur d'une femme comme moi peut l'entendre dans le sien. C'est ce qu'ils disent en parlant de Toi, et ils ne font que dire la vérité. Mais pourquoi faut-il vivre dans un pays où le temps ne peut pas faire son travail? La peinture n'a pas le temps de s'écailler, les rideaux n'ont pas le temps de jaunir, les assiettes n'ont pas le temps de s'ébrécher. Les choses ne font jamais leur temps, les vivants sont toujours plus lents que les morts. Les hommes dans notre pays vieillissent plus vite que leur femme. Ils se dessèchent comme des feuilles de tabac. C'est la haine qui tient leurs os en place. Sans la haine, ils s'écrouleraient dans la poussière pour ne plus se relever. Le vent les ferait disparaître dans une bourrasque. Il n'y aurait plus que le gémissement de leur femme dans la nuit."<br />
<br />
<i>L'orangeraie, </i>Larry Tremblay, p.26-27Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-75070900907019361932016-02-29T20:16:00.001-05:002016-02-29T20:16:48.736-05:00Mère indigneDepuis la naissance de Ti-Poulet, je ressens souvent des sentiments d'incompétence, de culpabilité. Je me sens souvent comme la proverbiale mère indigne. Surtout parce que même si j'adore mon fils, être à la maison, ça m'emmerde pas mal. En fait, ce qui m'emmerde surtout, c'est de ne pas être au travail. Si j'avais mes élèves et mes collègues pour me stimuler intellectuellement et m'offrir des défis, changer des couches, allaiter et essayer tant bien que mal de contribuer à l'éveil et au développement de mon mini bébé me sembleraient probablement être moins répétitifs et parfois emmerdants.<br />
<br />
C'est un peu tabou de dire qu'on s'ennuie à la maison avec son bébé. Toutes les mères pinterest-diy-écolos-sportives-santé qui pullulent sur le web sont teeeeellement épanouies.<br />
<br />
Je sais malgré tout que je ne suis pas seule. Même si les regards sont parfois surpris et amusés quand je dis en toute candeur que ma vie est plate en ce moment. Oui, je capote quand il me fait un sourire. Oui, je l'aime tellement que j'ai parfois du mal à respirer. Quand même...si je pouvais passer la moitié de la journée au travail et l'autre avec lui, je serais au paradis.<br />
<br />
Si j'avais pu, je serais retournée travailler quand il avait 1 semaine. Je me sens mal de penser ça, mais quand je culpabilise là-dessus, je me sens encore plus comme de la marde. Alors j'essaie d'assumer qu'être mère à la maison, c'est peut-être pas pour moi. Mais que ça ne fait peut-être pas de moi une mauvaise mère pour autant.<br />
<br />
Un ami m'a dit que le concept de mère indigne a été inventé par un homme qui voulait être sûr que les femmes restent à la maison.<br />
<br />
Bien hâte d'être une mère très digne et une prof toujours aussi passionnée.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-77075233807921296612016-01-15T21:04:00.002-05:002016-01-15T21:04:57.552-05:00Un amour incongruOn en parle dans les livres, dans les films, dans toutes les phrases ponctuées de "tu peux pas comprendre t'as pas d'enfant".<br />
<br />
C'est quand même surprenant, la vague d'amour qui te prend aux tripes quand tu tiens ton enfant dans tes bras. Cet amour surprenant et incongru qui prend toute la place, sans explications. Cette petite chose ne parle pas, ne sourit pas. Elle pleure, elle chigne, elle chie, elle boit surtout. Elle tire tout ton lait et toute ton énergie par la même occasion.<br />
<br />
Et pourtant, tu t'arracherais les deux bras pour elle. La perspective de la perdre te serre la gorge et te fait pleurer. Tu l'aimes tellement que ça te donne le vertige et que tu regrettes presque de l'avoir connue, par peur que ça ne dure pas.<br />
<br />
On en parle, mais ça ne s'explique pas. Et même en le vivant, ça ne se comprend pas vraiment non plus.<br />
<br />
Faut juste le vivre, se laisser envahir, plonger et oublier les "après" et les "si jamais".Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-36433397847061774242016-01-12T14:57:00.001-05:002016-01-12T14:57:54.463-05:00Un an de silenceUn an de silence sur cette page.<br />
<br />
Je n'avais pas l'envie ou pas le temps de la visiter faut croire.<br />
<br />
Je ne savais peut-être pas quoi dire.<br />
<br />
Je n'avais peut-être pas envie d'écrire.<br />
<br />
Cet après-midi, comme ça, out of nowhere, ça me tente de repartir tranquillement la machine. Je sens que j'aurai plein de trucs à sortir, à consigner.<br />
<br />
Quoique je n'aurai peut-être pas une tonne de temps pour venir ici.<br />
<br />
Depuis 4 jours, je suis maman.<br />
<br />
Et je sais déjà que ce sera de loin l'expérience la plus intense de ma courte vie.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-27699374129438970342015-01-11T19:17:00.001-05:002015-01-11T19:17:29.834-05:00Une leçon de générositéOui, bon, disons que je ne suis plus très fidèle à cette page. Je n'ai pas envie de me botter le derrière. On se botte déjà le derrière pour un paquet de raisons bonnes et moins bonnes tous les jours, alors ici, je me donne une petite pause. Quand j'aurai envie de partager quelque chose, je viendrai faire un tour.<br />
<br />
Aujourd'hui, par exemple, j'ai envie de raconter cette petite anecdote d'avant les fêtes. À l'école, je fais partie du club de lecture parascolaire. Avant Noël, Communication-Jeunesse, l'organisme qui chapeaute le club, a proposé comme activité du mois de donner des livres en cadeau dans les paniers de Noël et de les accompagner de cartes personnalisées.<br />
<br />
Le midi où nous avions notre réunion, j'arrive avec mon cadeau, un petit livre que j'avais en double. Les élèves, eux, m'ont complètement soufflée. Plusieurs avaient apporté plus d'un livre, certains étaient même allés acheter un livre neuf, certains ont donné le premier livre qu'ils s'étaient achetés, d'autres leur livre préféré. Avec générosité, sans hésiter. Les autres profs et moi nous lancions des regards médusés et vaguement honteux. Nous avions eu toute la misère à nous départir d'un petit livre de rien du tout et les élèves, qui doivent avoir le huitième de nos bibliothèques et qui n'ont pas d'argent, ont donné sans compter.<br />
<br />
Petite leçon de générosité que je ne vais pas oublier.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-13175178028225256172014-11-09T17:33:00.001-05:002014-11-09T17:33:19.004-05:00Toune du jour numéro 126<i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=D7iLERCEznI&index=3&list=FLSmBxQErchR1g_wL0rRfs5g" target="_blank">Love me like I'm not made of stone</a>, </i>Lykke Li<br />
<br />
Je sais déjà que certaines personnes vont grincer des dents dès les premières notes de cette chanson. Mais moi j'aime Lykke Li et sa voix qui arrache tout. C'est une chanson qui fait mal, juste comme je les aime.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-71199660014550094382014-10-19T14:24:00.002-04:002014-10-19T14:24:16.982-04:00Qui de nous deux?Extraits d'un récit très touchant de Gilles Archambault, journal écrit après la mort de sa femme qui parle d'amour, de deuil, de solitude.<br />
<br />
"Tout couple connaît un jour ou l'autre des moments difficiles. Je ne suis en rien psychologue, qu'on n'attende pas de moi des conseils sur la réussite de la vie conjugale. Bien sûr, il y a eu des moments où je me suis mal comporté, d'autres où je me suis interrogé sur la pertinence d'une intimité partagée. Vers la mi-trentaine, je me sentais parfois un peu confiné. J'avais besoin d'air, j'étais en manque de douceur. Quand on connaît l'amour, on n'est jamais repu. On voudrait que l'autre répète à l'infini des gestes qui nous ont paru importants. On en vient à chercher sottement ce que l'inédit seul peut apporter. Maintenant que la mort de Lise m'a rendu à ma solitude première, ne serais-je pas prêt à toutes les capitulations pour la voir à mes côtés pendant quelque temps encore? Je n'exigerais pas le retour des moments d'exultation. Nous n'en aurions pas le goût. Je me contenterais de cette vie quotidienne sans surprises, m'efforçant de trouver rassurants les gestes routiniers qui jadis me lassaient."<br />
<br />
<i>Qui de nous deux?, </i>Gilles Archambault, p. 34-35<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
""Au moins, vous avez beaucoup voyagé", me dit-on parfois. Je ne le nie pas, mais d'avoir connu ce qui ressemble au bonheur ne vous console pas de l'avoir perdu."<br />
<br />
p. 57<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"Lise m'a laissé dans un état lamentable. Je ne peux le nier, j'ai honte d'être encore de ce monde pendant qu'elle n'y est plus. Après tout, c'est elle qui m'a empêché de désespérer, Avec elle, j'oubliais parfois pendant quelques jours que la vie est absurde. "Quelle couillonnade", aurait dit Valéry sur son lit de mort. Je ne suis pas tout à fait d'accord : la vie peut être supportable si on a quelqu'un qui partage son désarroi. Je sais bien que mes enfants, que quelques amis sont là, mais il me manquera toujours cette femme qui m'a éveillé à la seule sérénité dont j'ai été capable."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p.80-81</div>
Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-64583343153517209842014-10-17T19:41:00.000-04:002014-10-17T19:41:07.081-04:00Porc-épic et la chambre à coucher<i>Froide soirée l'hiver dernier. Il fait environ 30 degrés sous zéro. Nous sommes blottis dans le salon après un énième souper BBQ, parce que oui, Porc-épic a fait du BBQ presque tous les week-ends l'hiver dernier, froid pas froid. Après un échange de gestes et de regards dans le salon, Porc-épic tire sur mes bras et m'entraîne vers la chambre pour faire l'amour. </i><div>
<i><br /></i></div>
<div>
<i>Je proteste.</i></div>
<div>
<i><br /></i></div>
<div>
<i>Moi : </i>Pourquoi faut absolument qu'on vienne dans la chambre comme des vrais grands-parents? </div>
<div>
<br /></div>
<div>
<i>Porc-épic : </i>Ben là, chu trop petit pour te fourrer sur le comptoir, chu pas assez fort pour te fourrer contre le mur, je veux pas fourrer sur le divan neuf, dans la douche c'est poche, faque quessé tu veux que je fasse...veux-tu aller fourrer accotés sur le barbecue? Tu vas trouver ça un peu frette dehors. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
<i>Je ris. </i></div>
Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-7872674485987894652014-10-13T17:49:00.001-04:002014-10-13T17:49:53.943-04:00L'automne et les amoureuxPour le long week-end, j'avais envie de sortir de la ville, de profiter du froid, des couleurs de l'automne. J'avais évidemment envie de retourner voir ma Gaspésie chérie. Mais j'avais aussi très envie de me blottir contre Porc-épic. Autant j'étais tannée de le voir traîner dans la maison l'hiver passé, autant la différence est presque brutale cet automne et parfois, je m'ennuie un peu de lui avec l'école et le travail, quand travail il y a. Et Porc-épic, lui, n'avait pas envie d'aller en Gaspésie finalement, pour toutes sortes de raisons, principalement financières.<br />
<br />
J'étais donc déchirée...la Gaspésie ou Porc-épic? Finalement, mon coeur d'amoureuse a tranché et j'ai décidé de rester avec Porc-épic, mais lui ai dit que si je restais, ce n'était pas pour passer toute la fin de semaine à me morfondre à la maison.<br />
<br />
J'ai donc pris congé vendredi et nous sommes partis camper au parc du mont Mégantic. Ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas campé quand il fait autour de zéro. Nous avons passé une super soirée à jaser autour du feu, à regarder les étoiles, à manger un steak malade sur le feu et de délicieuses guimauves grillées, à grelotter un peu et à se lever périodiquement pour se réchauffer les fesses face au feu. Après, sous la tente, le froid et la bonne humeur étaient plus que propices à trouver des activités susceptibles de réchauffer très très rapidement et efficacement l'intérieur de nos sacs de couchage. Le lendemain, tout ça m'a donné plein d'énergie pour grimper une montagne, savourant l'air frais et admirant la beauté des forêts mixtes en octobre.<br />
<br />
Pour le reste de la fin de semaine, poutine, cheesecake, cinéma, emplettes sur Saint-Denis au gros soleil, bref, une super fin de semaine qui m'a même fait oublier que j'aurais pu être devant mon fleuve adoré, ce qui n'est pas peu dire.<br />
<br />
L'automne est vraiment la saison des amoureux je trouve. Et définitivement ma saison préférée.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-13854571888980257012014-10-12T20:42:00.000-04:002014-10-12T20:42:01.856-04:00L'énigme du retour, pour la dernière fois"Le demi-siècle est une frontière difficile<br />
à franchir dans un pareil pays.<br />
Ils vont si vite vers la mort<br />
qu'on ne devrait pas parler d'espérance de vie<br />
mais plutôt d'espérance de mort."<br />
<br />
p. 213<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"Pour chaque bras qui pointe</div>
<div style="text-align: left;">
un revolver sur vous</div>
<div style="text-align: left;">
il y a une main qui vous offre un fruit.</div>
<div style="text-align: left;">
Toute parole méprisante de l'un</div>
<div style="text-align: left;">
est effacée par le sourire de l'autre.</div>
<div style="text-align: left;">
On reste incapable de bouger</div>
<div style="text-align: left;">
entre ces deux pôles."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p. 218</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"Pas trop sûr d'être</div>
<div style="text-align: left;">
dans un temps réel</div>
<div style="text-align: left;">
en m'avançant vers</div>
<div style="text-align: left;">
ce paysage longtemps rêvé.</div>
<div style="text-align: left;">
Trop de bouquins lus.</div>
<div style="text-align: left;">
Trop de peintures vues.</div>
<div style="text-align: left;">
Regarder un jour les choses</div>
<div style="text-align: left;">
dans leur beauté nue.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Toujours trop d'espoir devant soi. </div>
<div style="text-align: left;">
Et trop de déceptions derrière soi.</div>
<div style="text-align: left;">
La vie est ce long ruban</div>
<div style="text-align: left;">
qui se déroule sans temps morts</div>
<div style="text-align: left;">
et dans un mouvement souple</div>
<div style="text-align: left;">
qui alterne entre espoir et déception."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p. 284</div>
Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-42389231646950064692014-10-06T21:12:00.001-04:002014-10-06T21:12:40.842-04:00La prof à la sucetteJe me lève ce matin, grosse sucette surprise dans le cou, probable conséquence d'embrassades un peu trop intenses de Porc-épic hier soir et de mon épiderme trop sensible. Je mets des boucles d'oreille un peu plus longues et me demande si quelqu'un va m'en parler au travail...<br />
<br />
Première période de la journée, je suis avec le groupe de 16-18 ans, penchée sur un bureau en train de parler à un élève. Je commence à donner une explication à toute la classe et relève ma tête tranquillement tout en parlant pour regarder mon auditoire. Mes yeux croisent ceux du clown de la classe, qui me lance des regards moqueurs en se grattant le cou et en hochant la tête du genre "wow madame, good job!". J'ai complètement perdu le fil de ma pensée, me suis interrompue en plein milieu de ma phrase et suis partie à rire. Évidemment, je pouvais compter sur lui pour ne pas laisser ma sucette passer inaperçue. Mais ce qu'il y a de bien avec les clowns brillants dans son genre, c'est qu'une bonne rigolade complice suffit, ils n'ont pas besoin de faire le show pour tout le monde.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-80937565108806552842014-10-05T19:59:00.001-04:002014-10-05T19:59:20.074-04:00Porc-épic le gars d'boules<i>Porc-épic et moi sommes au coeur d'une engueulade de type nucléaire. Je lui lance la remarque suivante. </i><br />
<i><br /></i>
<i>Moi, en haussant le ton : </i>Ben ouais, je suis de même, quesse tu veux! J'ai jamais dit que je voudrais sortir avec moi-même.<br />
<br />
<i>Porc-épic rit. </i><br />
<br />
<i>Porc-épic : </i>Je peux-tu la ressortir celle-là pis te la répéter une autre fois?<br />
<br />
<i>Moi, en boudant : </i>Non, t'avais rien qu'à y penser avant.<br />
<br />
<i>Porc-épic : </i>Moi j'ai déjà pensé sortir avec moi-même, mais j'aime pas assez les pénis. Quesse tu veux, ch't'un gars d'boules. <br />
<br />
<br />Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-72870263428120961622014-10-04T22:55:00.000-04:002014-10-04T22:55:09.377-04:00Toune du jour numéro 125<i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=xGIIfNxfUAE&list=FLSmBxQErchR1g_wL0rRfs5g&index=4" target="_blank">My favourite faded fantasy</a>, </i>Damien Rice<br />
<br />
Ce n'est même pas une toune, mais un teaser pour le grand retour de Damien Rice! Pour mes oreilles, c'est quand même 1m47 de pur bonheur que j'ai écouté des dizaines de fois depuis sa publication.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-45431470709332944202014-09-28T19:43:00.000-04:002014-09-28T19:43:04.454-04:00On ne rentre jamais à la maison"J'ai bien essayé. J'ai joué la crédulité et l'extravagance, j'ai mimé l'enthousiasme devant l'irréel et l'inconnu. Mais je ne suis pas ma soeur. Je l'aurais aimée, peut-être, je l'aurais aimée, sûrement, comme je peux aimer les chats qui sont pourtant d'une autre espèce. Mais je n'ai pas pu être elle. Je ne suis pas crédule et extravagante. Je n'aime pas avoir peur, je n'aime pas le sang, je ne rêve pas de me faire enlever par un extraterrestre. Je suis douce, je suis posée, je suis logique. J'aime que les choses soient claires. J'aime le réel, le concret. Et je prends des preuves de ma vie depuis toujours, depuis ce jour où mon père, quel coup de génie, m'a offert un appareil photo, j'avais six ans, avais-je six ans? Je ne sais pas quel âge j'avais, mais c'était mon anniversaire. C'était le plus beau jour de ma vie, c'est encore le plus beau jour de ma vie, c'est peut-être le premier jour de ma vie. Je vois des choses, je les aime, je les garde, je les emprisonne pour qu'elles existent toujours et ne puissent jamais disparaitre. Dans notre famille, les disparitions, on n'aime pas. Regardez cet arbre, regardez cet oiseau, regardez ces enfants dorés aux genoux éraflés, regardez la mer, ce petit bout de plage et ces morceaux de corail dans ce petit bout de mer, je l'ai vu. C'était là, j'étais là."<br />
<br />
<i>On ne rentre jamais à la maison, </i>Stéfani Meunier, p. 78-79<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
"Pour moi, Pierre-Paul était plus qu'un ami de ma soeur. Sur chacune de la dizaine de photos sur lesquelles il figurait, cet amour qui crevait les yeux, qui voulait sortir du cadre et prendre toute la place, cet amour tout neuf même si les photos, elles, datent maintenant de plus de vingt ans. L'amour de Pierre-Paul resterait toujours neuf, parce qu'elle avait disparu. L'amour, ça ne peut pas être toujours comme ça. Ça vieillit. Moi, j'ai vingt-six ans, je suis toute jeune, il parait, c'est ce qu'on me dit, mais j'ai un vieil amour, un amour tout usé et confortable, depuis huit ans que je le porte, parfois je lui dis, François, qu'est-ce que tu en penses, peut-être que je devrais disparaitre, te quitter pour que tu m'aimes plus fort, partir pour devenir la femme idéale, pour devenir un souvenir que tu polirais jusqu'à ce qu'il brille comme un diamant, pour qu'il t'éblouisse comme une carrière de quartz au soleil? Il dit que je suis folle en me prenant la main, François, qu'il m'aime même si je ne brille pas comme un diamant, même si j'ai les cheveux défaits, les yeux cernés par toutes ces nuits à regarder notre enfant dormir, le ventre gonflé par cette nouvelle vie qui y pousse, parfois je lui demande, François, crois-tu que je vais me lever deux fois plus la nuit pour en regarder deux dormir?"<br />
<br />
p. 88-89<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
"Mon fils ne comprend pas le temps. En sautant du lit, il me demande si on va souper. Parce que j'ai faim, maman. Déjeuner, dîner, souper, pourquoi tous ces mots si ça veut dire qu'on a faim, qu'on prépare un repas, qu'on s'assoit à table et qu'on mange? Pour lui, hier, c'est n'importe quand avant maintenant. Pour lui, demain, c'est demain, c'est dans deux minutes, c'est dans deux ans. Et parfois hier et demain se confondent et n'ont aucun sens à ses yeux. Il n'y a que tout de suite qui existe. Je veux aller à la piscine, je veux y aller maintenant, et pendant que je mets nos maillots et nos serviettes dans un sac, il dit c'est long, il ne comprend pas pourquoi on attend encore, je ne serais pas surprise qu'il invente la téléportation quand il sera grand tellement tout ce délai dans la réalisation de son moindre souhait lui semble aberrant. Ici et maintenant. Pour lui, c'est tout ce qui existe. [...] Peut-être que les enfants de cinq ans devraient savoir écrire et nous pondre des livres qui nous expliqueraient comment ça fonctionne. Parce que nous, les adultes, on pense beaucoup à la semaine et à l'année prochaines, aux gens et aux sentiments qui ne sont plus là ou pas encore."<br />
<br />
p. 107-108Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-71123096220181594342014-09-26T19:02:00.001-04:002014-09-26T19:02:23.309-04:00Le shift de soir d'Émilie BordeleauProf d'éduc se plait souvent à me traiter de princesse. Selon lui, je suis capricieuse et bosseuse et j'aime qu'on m'obéisse. Il y a peut-être là un petit fond de vérité, grandement exagéré cependant. C'est que Prof d'éduc adore me faire pogner les nerfs.<br />
<br />
Récemment, nous nous obstinions devant un autre prof dont je m'étonnais du manque flagrant de motivation, qui me semblait d'autant plus étonnant que le prof en question était très jeune et à première vue assez dynamique. Mais là il me servait du "c'est juste une job" et "j'ai déjà hâte à vendredi" et mon air ahuri lui a fait comprendre que je ne partageais pas son point de vue. Prof d'éduc a dit à l'autre prof en riant que j'étais une vraie maîtresse d'école, une vraie Émilie Bordeleau. Il a décidé que ce serait mon nouveau surnom, encore mieux que Princesse. Je l'ai envoyé chier et lui ai lancé un ballon de basket par la tête parce qu'il disait évidemment ça pour m'écoeurer...mais...<br />
<br />
Mais on est vendredi soir et je viens de passer 45 minutes à écrire un long courriel au directeur de mon école pour qu'il accepte d'aider un ancien élève qui a demandé mon aide même si je n'étais même pas sa titulaire, mais une prof qu'il voyait un jour par semaine.<br />
<br />
Mais je me suis extirpée de mon lit la semaine dernière à 22h00 la tête et le coeur encore tout pleins de Porc-épic pour aller écrire à cet élève et lui donner conseil.<br />
<br />
Mais j'ai passé 30 minutes ce midi à parler à la travailleuse sociale d'un autre élève qui m'a confié cette semaine un paquet d'horreurs, le genre d'horreurs qui m'ont fait brailler de rage en cachette dans un recoin du parc où nous étions censés célébrer.<br />
<br />
Des fois, je me dis que je suis peut-être un peu folle.<br />
<br />
Mais à voir la reconnaissance de l'élève pour qui je passe pas mal de temps devant mon ordi à chercher des documents et à plaider sa cause, à voir le sourire de l'élève poqué qui trouve qu'il s'est confié à la bonne personne et qui est content de voir les choses bouger, à voir la face de la travailleuse sociale qui vante ma capacité d'analyse des situations et ma perception très juste des humains et des drames qui les secouent, mon authenticité et mon empathie, ben je me dis que des fois, je fais bien ma job je pense.<br />
<br />
Émilie Bordeleau n'était peut-être pas si folle et ce n'est peut-être pas une si grosse insulte.<br />
<br />
Faut juste que je n'ambitionne pas trop sur le shift de soir.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-59622559909181668112014-09-24T20:22:00.001-04:002014-09-24T20:22:36.035-04:00Une (mal?)saine compétitionPorc-épic est de retour à l'école. Lui qui a passé les dernières années à ne travailler qu'entouré d'hommes, dans un perpétuel "party de saucisses", le voilà au cégep, entouré de jeunes filles fermes et fraîches facilement impressionnables. Le voilà dans un programme rempli de filles. Moi qui suis insécure et jalouse et possessive à mes heures, disons que cette situation m'a pas mal stressée cet été quand je l'anticipais.<br />
<br />
Évidemment, la première personne avec qui il a parlé est une fille de 23 ans, jolie, qui a étudié en cinéma comme lui, qui aime les hommes plus vieux, et tout le tralala.<br />
<br />
Hier soir, il prenait une bière avec des amis du cégep. Les amis du cégep se sont rapidement avérés être....cette fille et c'est tout! Il est rentré à 2h00 du matin. J'ai manifesté quelques inquiétudes. Aujourd'hui, nous en avons discuté. Et même si ça m'inquiète, en fait, je me rends compte que ça m'amuse beaucoup dans un sens. Dans mon esprit, Porc-épic est un homme sexy, drôle, brillant, attachant, loyal, frondeur, baveux mais pas trop, bref, un catch! Alors il est inévitable qu'une fille ou même plusieurs s'intéressent à lui. Ça me fait peur. Mais en même temps, c'est pas comme si j'étais moi-même un boudin qui n'intéresse personne. Tout ça m'excite un peu au fond, à ma (plus ou moins) grande surprise. J'aime trop les défis et la compétition. Une jeune fille ferme veut lui faire de l'oeil? Eh bien c'est à moi de m'assurer qu'il me trouve plus hot qu'elle quand il rentre à la maison.<br />
<br />
Bring it on!Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-54702530438579894762014-09-13T22:21:00.000-04:002014-09-13T22:21:07.897-04:00La tête casséeParmi les moments qui ont marqué mon été, il y en a un plutôt triste. Quelqu'un près de moi et surtout encore plus près de Porc-épic a traversé un très dur moment. Porc-épic a dû faire trois heures de route pour aller chercher cette personne et elle a passé presque une semaine chez nous. Quand il a reçu l'appel et que je l'ai vu s'appuyer lourdement contre le comptoir de la cuisine, les épaules basses, les yeux pleins d'eau, j'ai compris que ça n'allait vraiment pas. Porc-épic qui pleure, ce n'est pas si fréquent et plutôt sérieux. Il m'a dit, désemparé, qu'il aurait préféré qu'elle ait une jambe ou un bras cassé. Une tête cassée, on ne sait pas trop quoi faire avec ça. On marche sur des oeufs. Je crois tout de même qu'on a réussi à être là pour elle. Nous avons su poser les questions qui faisaient mal en faisant du bien. Aujourd'hui, elle va beaucoup mieux. Et Porc-épic dort mieux la nuit.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-43395757440560426132014-09-12T21:11:00.002-04:002014-09-12T21:11:20.074-04:00Fin du silence radioJ'ai pris des vacances dans tous les sens cet été, y compris des vacances de cette page. Peut-être parce que j'avais envie de décrocher, de ne penser à rien, de profiter du soleil, de ne pas me poser de questions, de m'éloigner un peu de mon ordi, de me pogner le beigne, de prendre un break, de profiter de Porc-épic!<br />
<br />
Peut-être que vous êtes tous partis pendant ce temps pour ne pas revenir.<br />
<br />
Peut-être que non.<br />
<br />
Quoiqu'il en soit, j'ai envie de ressusciter cette page, de me botter le derrière de continuer de partager ici mes coups de blues, coups de coeur, coups de gueule.<br />
<br />
À go on repart!Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-56059943694606512812014-07-09T20:10:00.003-04:002014-07-09T20:10:50.002-04:00En vacances!J'ai complété ma 5e année d'enseignement, chiffre critique qu'on évoque constamment quand on parle du décrochage des profs. Et après ces cinq années, je le confirme : je suis toujours en amour avec mon travail.<br />
Le lundi matin, j'ai envie de me lever pour aller travailler. En juin, je suis triste de quitter mes élèves et je pense à eux pendant l'été. Habituellement, au mois d'août, je commence à avoir hâte d'y retourner et ça me démange. Aimer son travail est un grand bonheur que je vous souhaite! C'est aussi une bonne partie de ce qui m'a tenue debout dans ce début 2014 marqué par de petits et grands stress, ce qui est toujours difficile à gérer. Ça et Porc-épic. Porc-épic le courageux qui retourne sur les bancs d'école dans un petit peu plus d'un mois. Cet été sera riche en émotions. J'essaierai de prendre quelques instants pour venir les coucher ici, juste un peu.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-42812881296751975082014-06-17T21:25:00.000-04:002014-06-17T21:25:15.316-04:00Les fillesRetour à la biblio très prochain oblige, extrait d'un livre aimé.<br />
<br />
"Il y a très longtemps, à l'époque où oncle Stash construisait notre abri d'autobus en métal, je lui ai demandé, impatiente, quand il aurait fini. Il a ri.<br />
<br />
- Le gens ne pas finir, Rose. Eux arrêter. Finir, ça veut dire : "Bon. Tout être parfait. Moi je jamais rien changer." Arrêter, ça veut dire : "Bon. Tout ne pas être parfait. Mais moi avoir autre chose à faire." "<br />
<br />
<i>Les filles, </i>Lori Lansens, p. 573<br />
<br />
<br />Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-63786442314387620732014-06-14T22:45:00.001-04:002014-06-14T22:45:59.096-04:00Pas du mondeCes temps-ci, je ne suis pas du monde. La fin d'année me stresse et j'ai l'impression que j'ai un million de choses à faire et de papiers à remplir. Et il y a notre immeuble qui est à vendre, ce qui me stresse puissance mille.<br />
<br />
Bref, je suis susceptible et vaguement insupportable. J'espère que mon humeur va s'améliorer dans les prochains jours parce que disons que j'appréhende mon été à petit budget avec Porc-épic. J'ai l'habitude d'être souvent seule et là, il est pas mal toujours là depuis qu'il est sur le chômage. Je me sens un peu cheap d'écrire ça, mais bon, je le pense...J'aime passer du temps avec lui, évidemment, mais je ne suis pas prête à être un couple de retraités relax qui passent toutes leurs journées ensemble à faire des mots croisés. J'ai une grosse bulle et perdre les minutes quotidiennes de solitude totale que j'avais depuis des années me pèse parfois. Il faut dire que ma job est on ne peut plus sociale et que le seul moment de solitude que j'ai est sur la toilette, et encore...Alors quand j'arrive à la maison, ça me fait du bien d'être seule dans le silence. En cette fin d'année riche en stress, j'en aurais bien besoin.<br />
<br />
Alors je suis pas du monde. Pour l'instant, Porc-épic arrive à m'endurer. Je pense.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-44101082242988852472014-06-09T19:13:00.001-04:002014-06-09T19:13:10.253-04:00Journal d'HirondelleExtrait de ce roman singulier. La singularité étant la spécialité de Nothomb, pour le meilleur et pour le pire.<br />
<br />
"En vérité, on passe son temps à lutter contre la terreur du vivant. On s'invente des définitions pour y échapper : je m'appelle machin, je bosse chez chose, mon métier consiste à faire ci et ça.<br />
<br />
Sous-jacente, l'angoisse poursuit son travail de sape. On ne peut complètement bâillonner son discours. Tu crois que tu t'appelles machin, que ton métier consiste à faire ci et ça mais, au réveil, rien de cela n'existait. C'est peut-être que cela n'existe pas."<br />
<br />
<i>Le journal d'Hirondelle, </i>Amélie Nothomb, p. 9Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-71642741727778760962014-05-22T18:51:00.001-04:002014-05-22T18:51:48.453-04:00L'énigme du retour, encore et encore"On cherche la vie<br />
chez les pauvres<br />
dans un vacarme absolu.<br />
Les riches ont acheté le silence."<br />
<br />
p. 133<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"La femme de mon ami, une grande rousse,</div>
<div style="text-align: left;">
nous attendait à la porte.</div>
<div style="text-align: left;">
J'ai eu l'impression, devant ce drapeau irlandais </div>
<div style="text-align: left;">
planté au milieu d'un champ de vaches,</div>
<div style="text-align: left;">
d'être dans un autre pays.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Quelque temps après mon départ d'Haïti,</div>
<div style="text-align: left;">
il est allé en Irlande</div>
<div style="text-align: left;">
où il a vécu une vingtaine d'années. </div>
<div style="text-align: left;">
Et il a ramené l'Irlande </div>
<div style="text-align: left;">
dans ce hameau vert niché</div>
<div style="text-align: left;">
sur les hauteurs de Pétionville.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Quand j'étais en Irlande, me dit-il, je vivais à l'haïtienne. Maintenant que je suis en Haïti, je me sens totalement irlandais. Saura-t-on un jour qui on est vraiment? C'est le genre de question qui nous donne l'impression d'être intelligent même sous un éclatant soleil. Pareille vanité ne résiste pas au second rhum-punch. </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Comme une volée d'oiseaux fous</div>
<div style="text-align: left;">
nous sommes partis presque en même temps. </div>
<div style="text-align: left;">
Nous éparpillant partout sur la planète. </div>
<div style="text-align: left;">
Et là, maintenant, trente ans plus tard, </div>
<div style="text-align: left;">
ma génération amorce le retour."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p. 161</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"Elle me raconte cette histoire : </div>
<div style="text-align: left;">
une de ses amies qui avait passé sa vie au Togo</div>
<div style="text-align: left;">
et à qui elle a demandé conseil avant de quitter Belfast</div>
<div style="text-align: left;">
lui a fait comprendre qu'on n'est pas forcément</div>
<div style="text-align: left;">
du pays où l'on est né.</div>
<div style="text-align: left;">
Il y a des graines que le vent aime semer ailleurs."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p. 163</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"Ma vie en zigzag depuis ce coup de fil nocturne</div>
<div style="text-align: left;">
m'annonçant la mort d'un homme</div>
<div style="text-align: left;">
dont l'absence m'a modelé. </div>
<div style="text-align: left;">
Je me laisse aller sachant</div>
<div style="text-align: left;">
que ces détours ne sont pas vains.</div>
<div style="text-align: left;">
Quand on ne connaît pas le lieu où l'on va</div>
<div style="text-align: left;">
tous les chemins sont bons."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p.167</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"Un ami est passé me voir à l'improviste,</div>
<div style="text-align: left;">
et nous avons bavardé toute la soirée. </div>
<div style="text-align: left;">
Cela me change des rendez-vous de là-bas</div>
<div style="text-align: left;">
qu'il faut toujours prendre par téléphone.</div>
<div style="text-align: left;">
À force d'éliminer toute surprise de cette vie</div>
<div style="text-align: left;">
on finira par lui enlever tout intérêt aussi.</div>
<div style="text-align: left;">
Et par mourir sans qu'on le sache.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
J'ai l'air de trouver</div>
<div style="text-align: left;">
tout bon ici</div>
<div style="text-align: left;">
et tout mauvais là-bas.</div>
<div style="text-align: left;">
Ce n'est qu'un juste retour du balancier.</div>
<div style="text-align: left;">
Car il fut un temps</div>
<div style="text-align: left;">
où je détestais tout d'ici. </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Les hommes ne peuvent rien cacher</div>
<div style="text-align: left;">
trop longtemps.</div>
<div style="text-align: left;">
On n'a qu'à les regarder vivre</div>
<div style="text-align: left;">
pour qu'ils se mettent à nu devant nous. </div>
<div style="text-align: left;">
Un cocktail de sexe et de pouvoir</div>
<div style="text-align: left;">
et les voilà déjà ivres morts."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p.211</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-27018672066439255832014-05-21T20:18:00.001-04:002014-05-21T20:18:29.399-04:00Le poids des je t'aimeJ'ai quelques amies qui ont le "je t'aime" vraiment spontané et fréquent, particulièrement Papoune, Vénus et Plume.<br />
<br />
Ce qu'il y a de bien dans ces cris du coeur amicaux, c'est que ce sont des "je t'aime" qui ont du poids et du sens, des "je t'aime" multicouches qui cachent un paquet de messages qui font du bien.<br />
<br />
Des "tu me fais rire et je t'aime". Des "on dirait que quand on ne se parle pas j'oublie comme j'aime le faire mais là je m'en souviens en deux secondes et je t'aime". Des "câline ya ben juste toi qui pourrais dire ça comme ça et je t'aime". Des "j'avais une grosse boule sur l'estomac mais te parler me fait du bien et je t'aime". Des "je ne savais pas que tu me manquais avant d'entendre le son de ta voix mais là je viens de le réaliser et tu me manques déjà un peu même si on n'a pas encore raccroché et je t'aime". Des "si t'étais pas là, la vie serait définitivement plus moche et je t'aime".<br />
<br />
Je suis choyée je trouve.Mookyhttp://www.blogger.com/profile/04469712531935690016noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3650885332206224634.post-19635094919883936972014-05-17T23:02:00.000-04:002014-05-17T23:02:03.268-04:00Charlotte before ChristPetite pause de <i>L'énigme du retour</i> pour citer <i>Charlotte before Christ</i>, parce que je l'ai emprunté à la biblio et ne pourrai pas laisser mes post-its dormir dedans indéfiniment! Ça faisait longtemps que je voulais lire ce roman qui avait piqué ma curiosité à l'époque de sa sortie il y a deux ans. C'est un roman un peu spécial, une drôle de bibitte, un objet culturel tellement ancré dans la culture de son époque, et dans une culture parfois assez éphémère que j'ai trouvé qu'il commençait déjà à mal vieillir. Je ne sais pas s'il passera bien le test du temps, si les lecteurs comprendront les référents dans 10 ans. Il a aussi une fin assez particulière, voire absurde et un peu dérangeante, pas tellement dans le ton du reste je trouve. Et, quand on y pense, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman.<br />
<br />
Je l'ai quand même lu avec un certain intérêt et j'ai apprécié le ton particulier du narrateur. Et évidemment, le fait que ce soit avant tout le récit morcelé d'une histoire d'amour tout croche mais viscérale m'a beaucoup plu. Quelques extraits pour vous donner envie, ou pas, de le lire.<br />
<br />
"Tout le monde me regarde lorsque Charlotte est à mes côtés dans la rue. Mon amoureuse a cette manière de bouger qui anesthésie la raison. Évidemment, c'est une danseuse, mais elle a aussi une vibe animale inexplicable. Ça rend fou. Sa peau est comme une pièce d'ivoire sablée pendant mille ans. Personne ne résiste à ça. Lorsqu'elle est avec moi, je suis high. Même l'homme le plus fort du monde n'arriverait pas à tordre tout le jus de coeur qui photosynthèse pour elle dans mon corps. Le jour où elle devra partir et me laisser seul, ce qui va arriver, j'offrirai au ciel de me faire crucifier à l'unique condition de pouvoir l'embrasser une dernière fois. Je dessine déjà la situation dans ma tête."<br />
<br />
<i>Charlotte before Christ, </i>Alexandre Soublière, p.46-47<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
" - Fourre-moi, Sacha. Maintenant. Tout de suite. Je veux ta queue dans moi, elle ordonne.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
À vos ordres, Sa Majesté. L'entendre parler comme ça, c'est indescriptible. Je ne sais pas quoi en penser. C'est meilleur que toucher, regarder, goûter. Je ne voudrais jamais devenir sourd. Je pourrais arrêter de rire pour toujours, mais je voudrais encore entendre les explications de tes larmes, Charlotte."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p. 80</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
" - Trouves-tu qu'on en parle trop?</div>
<div style="text-align: left;">
- De Charlotte? Paul demande. </div>
<div style="text-align: left;">
- Ben, de Charlotte, de nous, de tout? Penses-tu qu'on est en train de défaire le fun de la vie en la déconstruisant toujours comme ça? Dans nos mots?</div>
<div style="text-align: left;">
- Ben non! C'est le contraire! Il y aurait aucun fun à la vie si on pouvait pas se la raconter par après. "</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p. 129</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
"N'importe quel bec aux larmes est mille fois meilleur que n'importe quel bec à la menthe."</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
p.144</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
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"J'ai appris dernièrement que le mot <i>nostalgie </i>vient du grec. On se crisse pas mal de l'étymologie, je te l'accorde, mais quand même. C'est intéressant parce que ça veut dire littéralement la douleur d'une vieille blessure. Ce n'est pas juste la mémoire. C'est la ficelle transparente des souvenirs qui mène directement à la maison. À ma maison. À notre maison. À un endroit et à un temps où je sais maintenant, avec certitude, que quelqu'un m'aimait. Quelqu'un s'occupait de moi. C'est le bout de laine enroulé à nos coeurs depuis tellement longtemps qu'il a cicatrisé dans le muscle. Love is watching someone die? Peut-être. Je m'ennuie de toi. Je m'ennuie de nos guerres. De notre première soirée. Du britpop. Pas le britpop de fillettes comme Coldplay ou Muse. Je m'ennuie de Supergrass, de Kasabian, des Verve. Je ne sais pas...Je suis découragé. O.K., je pourrais me trouver une autre fille, une autre vie, tu vas aimer encore, blablabla. Ça ne marchera jamais. Je m'ennuie d'avoir dix-neuf ans avec toi à mes côtés. Ça, c'est irremplaçable. C'est fini, Charlotte.Tout ce que je fais maintenant, je le fais pour la deuxième, troisième, centième fois. C'est pointless."<br />
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p. 189-190<br />
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"Les lèvres sèches de Charlotte touchent les miennes. Mon coeur bat. Ou s'arrête de battre. </div>
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- C'est peut-être une mauvaise idée, ce qu'on vient de faire, je lance.</div>
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- Bah...C'est quoi, la vie? À part une série de mauvaises idées? Charlotte répond."</div>
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p. 208</div>
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