dimanche 15 janvier 2012

To date or not to date a girl who reads

Encore chez Taxi-Brousse, une découverte qui m'a fait sourire et réfléchir. Elle fait référence à un texte qui la hante, Date a girl who reads, qui répond à un autre texte, Don't date a girl who reads.

Deux visions s'affrontent ici et je ne sais trop de quel côté pencher en réalité. Au-delà des considérations matrimoniales, la question sous-jacente est la suivante : les gens cultivés et lettrés sont-ils plus ou moins heureux que les autres? Est-on plus heureux quand on est idiot? Est-ce que quand on est intelligent, on se pose trop de questions, on cherche trop loin, donc on est forcément malheureux? Ou est-ce que cette même intelligence nous permet d'avoir accès à des emplois mieux rémunérés, plus gratifiants, donc qui nous rapprochent du bonheur? Est-ce qu'il y a un certain bonheur à lire, à apprendre?

Je ne sais trop quoi répondre. Chose certaine, si on divise le royaume des femmes en deux catégories, avec les brillantes d'un côté et les jolies de l'autre, je suis clairement du premier côté. Pas que je sois moche. Mais ma force se situe plus à l'intérieur qu'à l'extérieur. Parfois, j'ai l'impression que les filles de la deuxième catégorie sont vachement plus heureuses au bout du compte. Elles ne se posent pas trop de questions. Elles ne posent pas trop de questions non plus, ce qui plait aux patrons ignares et aux hommes complaisants. Elles sont moins cyniques. Elles baisent plus, probablement.

Ce qui ne veut pas dire que j'échangerais ma cervelle pour un autre corps. Être tout le temps heureuse, me semble que ce serait gossant. J'aime être triste, mélangée, frustrée, angoissée. J'aime me poser des questions, avoir des regrets, chercher toujours à devenir meilleure.

Peut-être que le type qui veut fréquenter des femmes illettrées a raison. Les femmes qui lisent ont un millier de mondes parallèles dans leur tête et des attentes au moins aussi grandes que tous ces mondes réunis. Elles veulent une vie qui vaut la peine d'être racontée. Elles sont plus difficilement bullshittables parce qu'elles maitrisent les subtilités du langage. Leur vie doit être passionnante et pleine, comme un bon livre. Mais je ne crois pas que ce soit une mauvaise chose. Et les filles qui ne lisent pas, elles regardent surement la télé quand même...alors peut-être qu'elles veulent que leur vie soit comme un film de Disney. Ce qui n'est pas vraiment mieux il me semble...

2 commentaires:

Carl a dit…

Je suis d'accord sur toute la ligne !

Ma femme a toujours été une intellectuelle, comme moi, et c'est à travers l'univers déjanté que nous avons créé ensemble que nous nous épanouissons.

C'est vrai qu'elle est particulièrement cynique et désillusionnée, alors je me démène pour lui donner une vie à l'image de ce qui stimule notre intellect.

Et, après douze ans de vie commune, je la trouve toujours aussi belle (même si elle ne le croit pas - je te l'ai dit qu'elle est cynique ;)

Mooky a dit…

:)

J'espère qu'elle a lu ton commentaire. Ça va baisser le cynisme d'une coche.