mardi 5 mai 2009

Questionnements féminins...

Mon féminisme a été ébranlé aujourd'hui. Par la mort de Marilyn French, d'abord, dont j'avais beaucoup apprécié le Toilettes pour femmes même s'il n'était plus très actuel quand je l'ai lu, et surtout par une discussion sur les enfants, la vie, tout le tralala.

J'ai failli m'étouffer quand, au détour d'une conversation, Vénus a lancé je ne sais plus trop comment qu'elle avait hâte d'élever ses enfants à la maison pendant que son mari travaille. Faut dire que déjà, le mot mari, ça me donne un peu mal au coeur, surtout dans ce contexte. Gros choc de valeurs. Elle n'avait pas tort au fond, elle parlait de choix, de liberté, de qualité de vie, de bonheur des enfants, et tout et tout, mais moi je ne voyais que bobonne attendant son chéri avec une douzaine de muffins fraichement sortis du four.

Je sais, je suis pleine de préjugés, c'est dégueulasse. Oui, je veux des enfants. Non, je ne veux pas les garrocher à la garderie dès l'âge de six mois. Mais rester à la maison, définitivement ? Même après leur entrée à l'école ? Dépendre à 100% de Porc-épic ? Être une mère, tout le temps, toute la journée, tous les jours ? Pas de job, de projets, de deadlines, de salaire, de collègues, de cancans de job à raconter le soir ? Juste un tablier, des muffins pis des soaps en après-midi ? Brrrrrrr...Peut-être certains d'entre vous s'étonnent de mon raisonnement. Pourtant, j'adore les enfants, je suis oisive et contemplative, j'arrête pas de dire que si je pouvais je ne travaillerais pas. Mais tout ça, c'est dans un monde imaginaire où je suis une riche héritière et que Porc-épic et moi parcourons le monde sans jamais nous soucier d'argent. Rester à la maison et me faire vivre par mon chum, franchement, je ne pourrais pas. Pourtant, c'est le cas de l'immense majorité des blondes des collègues de Porc-épic. Gars qui travaille dans la construction, fille qui a son secondaire 5 pis qui travaillait chez IGA jusqu'à temps qu'elle tombe enceinte et élève ses enfants dans son bungalow de Fabreville. Pourquoi retourner chez IGA quand ton chum gagne plus que 70 000$ par année ? Ben moi, d'abord, j'ai plus que mon secondaire 5 et je ne travaille pas chez IGA...Ensuite, même si ce n'est pas une jolie qualité féminine, j'ai de l'ambition. Je dirais même que j'ai de l'ambition pour deux, c'est moi l'ambitieuse du couple. Je ne veux pas juste faire des choses, je veux en faire des grandes, je veux même les changer ces foutues choses. Et je suis une ménagère plutôt ordinaire, alors c'est mieux comme ça...

Mais là, je m'écoute, ou me lis plutôt, et je sais que plusieurs d'entre vous doivent avoir le poil qui se dresse sur leurs bras. Je sais comme mon discours sonne obtus, fermé, vieille féministe enragée peut-être. Je sais que de choisir d'élèver ses enfants n'a rien à voir avec un manque d'ambition. Je sais que de fonder une famille qui a de l'allure c'est tout un projet en soi. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'une femme qui reste à la maison manque quelque chose. Que la société aussi manque quelque chose, parce que la société a bien besoin de mamans équilibrées et actives. Dans le fond, tout est là, dans la notion d'équilibre. En étant stagiaire, j'ai trop vu de mamans au foyer archi-présentes à l'école, obsédées par leurs enfants, démunies et vides en leur absence. Peut-être que c'est ce qui teinte ma vision de la mère au foyer. Mon idéal ? Une maman qui reste avec l'enfant au moins deux ans. Ensuite ? Une garderie graduelle, pourquoi pas avec papa qui prend le relais ? Maman au travail, Bébé à la garderie deux ou trois jours, Papa à la maison le reste du temps. Je pourrais écrire tout un autre message interminable sur les CPE, mais non, ce n'est pas l'enfer du mal comme dirait Perron, c'est même assez bien, les enfants qui y vont sont ben plus sociables et intellectuellement stimulés que les autres en général...Je sais, j'y suis pas allée... ;-) Quand les enfants sont à l'école ? Allez hop, tout le monde au travail ! Pas de raison de rester à la maison à passer le balai et faire des lasagnes, ça détruit l'estime de soi.

C'est mon opinion, that's it.

Ouf, si vous vous êtes rendus au bout de ce billet décousu, je vous félicite.

1 commentaire:

Kara a dit…

Ça me fait du bien de lire ça. Je suis en plein dans mon "j'veux des enfants bientôt", donc j'me pose toutes ces questions-là et je vois ça pas mal comme toi. Je ne pourrais pas rester à la maison toute ma vie.
C'est très noble être là tout le temps pour élever ses enfants, mais je pense pas que ça cadre avec ma carrière ni avec ma vision de la vie.

Moi, je trouve ça cool, les soupers familiaux un mardi soir à 18h00, avec parents et enfants qui se racontent ce qu'ils ont fait de leur journée. C'est cool d'entendre ta p'tite de 3 ans raconter ce qu'elle a fait à la garderie aujourd'hui, quel nouvel ami elle s'est fait et à qui elle a garoché une barbie, et pour quelle raison boiteuse. Ça fait partie de la vie, ça. Et ça ouvre les enfants sur le monde.

Bref, contente de savoir que je serai pas la seule à continuer de penser à moi aussi le jour où j'aurai des enfants! ;-)