mercredi 25 avril 2012

Un autre passage de L'éternité en accéléré

"Pourtant, ce sont les paroles de Rossellini qui auraient expliqué le mieux ma politesse (quand même limitée) dans le monde. Rossellini racontait dans cette entrevue qui si elle tenait toujours à rester excessivement polie et civilisée, même dans les circonstances où son interlocuteur faisait preuve de muflerie et de goujaterie, c'est qu'il lui en coûtait moins psychologiquement de demeurer souriante et gentille que de passer au ton agressif et véhément. Rossellini confiait qu'elle gardait ses colères et ses coups de gueule pour ses intimes, pour ceux avec lesquels elle entretenait une vraie relation. La politesse est une armure, une arme même. [...] En effet, dans le poli, le lisse de la civilisation et du savoir-vivre, se construit un visage sans aspérité sur lequel les autres ne peuvent que glisser, sans avoir de prise." L'éternité en accéléré, p. 192

Cette citation me fait un peu penser à Gabriel Nadeau-Dubois, encore une fois imperturbable cet après-midi devant les nombreux assauts des journalistes affamés de scandales et les politiciens impertinents.

Elle me fait aussi penser à ma propre personne, qui a tout sauf un visage sans aspérité. Pas que je sois impolie. Mais transparente, un peu trop. Je ne sais malheureusement pas rester de marbre devant les goujats de ce monde. J'aimerais tant le faire.

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