mercredi 30 novembre 2011

Marjorie Raymond

Histoire horrible que l'histoire de cette jeune qui s'est suicidée à Sainte-Anne-des-Monts, ville de Gaspésie que je connais assez bien puisque j'y vais souvent depuis plus de 15 ans, 4 fois par année depuis que ma mère y a acheté une maison. Chaque suicide est un suicide de trop, évidemment. Mais de lire qu'une jeune fille a laissé une lettre qui disait carrément qu'elle n'en pouvait plus de toute l'intimidation qu'elle vivait à l'école et sur le net, ça bouleverse la prof que je suis. C'est un sujet tellement complexe, tellement sensible. Il est si difficile pour nous, adultes, d'être conscients de l'ampleur de ce que peuvent subir certains jeunes. Dans ma classe, je ne tolère aucune insulte, aucune farce plate. Mais il s'en passe des choses dans les corridors, à l'abri des oreilles de profs. Et surtout, il s'en passe en maudit sur Internet. C'est comme si les ados d'aujourd'hui n'avaient plus un seul refuge. Les rejets d'hier pouvaient souffler un peu une fois à la maison. Ceux d'aujourd'hui sont harcelés dans le monde réel et dans le monde virtuel. Les photos et vidéos que leurs camarades cruels font circuler deviennent rapidement incontrôlables et impossibles à faire disparaître. Chaque année, des élèves doivent changer d'école parce que leur vie est devenue un enfer suite à la publication d'un cossin vicieux sur le net. Bref, c'est tout un merdier dont je ne connais pas la solution malheureusement, seulement l'horreur. On les sensibilise comme on peut, on en parle abondamment. Malheureusement, il va toujours rester des p'tits cons. On ne peut pas leur rentrer du jugement et du coeur de force en travers de la gorge, même si on essaie fort. Peut-être qu'en lisant sur cette triste histoire, yen a un ou deux qui vont se réveiller.

Je ne voudrais pas être dans la peau des pétasses qui persécutaient Marjorie Raymond.
Je ne voudrais pas être dans la peau des profs qui ont fermé les yeux.
Je ne voudrais pas être dans la peau des profs qui n'ont rien vu et qui s'en veulent.
Je ne voudrais pas être dans la peau des parents impuissants et dévastés.
Je n'aurais pas voulu être dans la peau de Marjorie Raymond.
J'espère, où qu'elle soit, qu'elle a trouvé un peu de paix.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Essaie d'écrire un livre, une sorte de roman ou l'histoire vraie...pour sensibiliser les gens sur le sujet. En tant que professeur, tu as déjà le public qu'il faut.Alors, bon boulot !!!!