Grosse journée aujourd'hui. J'avais un concert avec l'orchestre, pour la première fois depuis un bon moment. Beaucoup de stress, beaucoup de pression, beaucoup de bons moments aussi, mais je suis vidée.
Mais tout au long de cette journée, la musique n'a pas été la seule à occuper mon esprit.
J'ai pensé à la poly aussi.
À toutes ces vies brisées il y a 20 ans.
Au chemin parcouru depuis et à celui à parcourir encore.
Et j'ai pensé beaucoup à ces jeunes hommes qui, devant la menace d'un fusil, sont sortis de la classe. Puis ont entendu leurs collègues se faire tirer. Je pense à toute l'horreur de ce qu'ils ont vécu. À la culpabilité ressentie. Ils ne pouvaient rien faire. Mais...mais...si par un miracle quelconque, soulevés par un élan de courage, ils s'étaient tous jetés en bloc sur Marc Lépine au lieu de sortir de la classe, peut-être qu'il y aurait eu un blessé. Un mort peut-être. Mais pas 14 femmes tuées. Mais le miracle n'a pas eu lieu. Ils n'ont pas joué les héros. Ils ont été humains, comme nous l'aurions tous été probablement.
Je pense quand même à ce mais qui a dû les hanter, qui les hante peut-être toujours.
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