samedi 17 novembre 2012

Aziza la gavée

Je poursuis ma lecture intensive de romans jeunesse et partage cette fois avec vous quelques citations du dernier roman de Sylvie Brien, que j'ai beaucoup aimé. Le roman raconte l'histoire d'Aziza, jeune Africaine qui va vivre toutes sortes d'horreurs dont une tentative de gavage par sa famille adoptive qui essaie de la rendre bonne à marier.

J'avais bien aimé Spirit Lake, le roman précédent de l'auteure, qui racontait l'histoire d'un garçon dans un camp de détention en Abitibi, pendant la guerre. Ce roman, qui parlait d'un épisode sombre et méconnu de notre histoire, sera porté à l'écran l'année prochaine à ce qu'il parait.

Pour aujourd'hui, quelques extraits d'Aziza pour vous mettre en appétit! (Désolée pour le jeu de mots poche...)

"L'enfance est une éponge qui absorbe mots et maux." p. 14

"Ton talent à toi, ce sera les mots, Aziza. Ce sont des armes redoutables qui piquent les coeurs et font ouvrir les poings." p. 38

"Plus l'enfance t'a protégée et plus le choc de deuils et des séparations te sera difficile, Zazi. Le bonheur de ceux qui ne connaissent rien au malheur forge contre la souffrance des carapaces bien minces. Il vaut mieux l'oublier, ta vie d'avant, et l'effacer à tout jamais de ton esprit, comme tu as su gommer les événements concernant le décès si tragique, si terrible de ton pauvre papa. Ce qu'on ne sait plus ne fait plus mal, ma petite chérie." p. 74

"Incapable de détacher les yeux de la verrue poilue qui couronne son menton osseux, j'ai peine à croire que cette parente si acariâtre et vêtue d'habits noirs soit mon aïeule, la mère de mon propre père, la première femme qu'il ait jamais aimée. Elle est plus méchante qu'une vipère et cent fois plus agressive que l'oncle Kals quand il s'interdit de fumer pendant le ramadan. Rien, vraiment rien dans ce visage grimaçant ne peut rappeler l'histoire d'amour maternel qu'elle a pu vivre avec mon père. Grand-mère, c'est la haine qui se déguise en devoir." p. 75

"La vie a de ces revers...Si elle semble te laisser les mains vides, c'est pour te fabriquer l'instant d'après des alliés avec tes adversaires. Elle te prouve son amour quand tu t'y attends le moins. Le hasard, c'est ton destin qui voyage en dromadaire, caché sous un tchador.

Le mieux encore est de te laisser conduire. Laisse-toi porter par sa marche, ne lutte plus, Zazi. L'espoir est un emprunt fait sur ton bonheur futur." p. 85

Aucun commentaire: