mercredi 15 février 2012

La transparence de Juliette

Hier, j'étais vraiment en maudit. J'étais bougon parce que Porc-épic et moi ne faisions rien pour la Saint-Valentin, et j'étais encore plus bougon d'être bougon pour ça...Comme si je me rendais compte que j'étais plus clichée que je le pensais et que ça me faisait chier à mort. Alors quand mes élèves ont chigné à la fin de la dernière période, j'ai pogné les nerfs. Du chialage, ça ne me tentait vraiment pas...

Et quand Porc-épic est arrivé, plus tard que je l'attendais, sans bouquet de fleurs et avec Juliette, alors que je m'attendais à le voir arriver seul, et qu'il a fait une remarque parce que je n'avais pas ramassé la vaisselle, j'ai eu l'air le plus bête du monde. Sans cachette. Même avec la visite.

Je me suis excusée d'être bête et j'ai dit à Juliette que j'étais un peu dépressive depuis le début de la journée. Elle m'a dit que ce n'était pas grave et qu'elle l'était elle-même depuis un bon moment déjà. Elle est allée s'asseoir seule, toute sage à la table de la cuisine et nous a dit de faire comme si elle n'était pas là. Porc-épic a pris sa douche, après s'être fait repousser pour la xième fois.

J'ai laissé retomber mon profond agacement et me suis assise avec elle pour lui expliquer l'origine de mon attitude de marde. Sa transparence avait forcé la mienne. Elle fait partie de ces personnes fascinantes qui répondent "mal" à la question "Comment ça va?" sans trop de gêne. Même au téléphone. Ce qui me fascine vraiment. Dans ce monde d'armures et de filtres, quelqu'un qui ne cache pas ses bobos derrière 10 pouces de béton et de convenances, ça fait vachement du bien. En plus, ça fait téteux, mais me semble que dire que ça va mal, c'est déjà aller un peu mieux.

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