Cet après-midi, j'ai eu une montée de lait provoquée par toutes sortes de facteurs...questions existentielles de Porc-épic, défaite du CH, air bête de Porc-épic, autobus qui me passe dans la face, etc. Plutôt que de rentrer chez nous après le boulot et d'emmerder Porc-épic avec ma face bête, je suis allée au cinéma, toute seule. Ça faisait longtemps. Et c'était plutôt chouette. Plusieurs choses m'ont fait réfléchir à notre conception du temps, nous, les Blancs occidentaux.
D'abord, un collant aperçu sur un poteau : "Les Blancs ont toujours une montre au poignet mais ils n'ont jamais le temps." Supposément un proverbe africain. J'ai trouvé ça drôle. Et vrai. Je me suis demandé qui avait pris la peine de coller ça là, à un endroit pas très piéton-friendly.
Puis pendant le film, Ce qu'il faut pour vivre. Film très beau, très lent, tout en subtilité. J'ai vraiment adoré. Comme une bulle de tranquillité, de douceur et de beauté dans mon dimanche après-midi.
Pendant un instant, ça m'a donné envie de tout sacrer là, d'aller dans un autre pays, sur un continent où on ne court pas tout le temps. Je suis parfois soufflée par la futilité de mon existence. Ou, plus simplement, par le fait que je n'accorde plus de place à la lenteur. Tout doit aller vite, toujours plus vite, je ne supporte plus d'attendre l'autobus, je saute dans mon char. Je suis tellement habituée de regarder des séries télé au rythme accéléré que j'en deviens presque trop paresseuse pour de vrais films. Je vais essayer de réinsérer un peu de patience et de lenteur dans ma vie.
Mais, si comme moi cet après-midi, vous avez envie d'un peu de beauté lente, allez voir ce film avant qu'il disparaisse des écrans.
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