vendredi 25 avril 2014

Les débuts

Petit sursaut de mélancolie hormonale ces derniers jours. Et je ressors ma petite averse de reproches envers mon Porc-épic, elle qui n'est jamais bien loin, il faut le dire. Ah rien de majeur, mais juste cette petite insatisfaction permanente qui doit être bien gossante pour lui.

Et ce soir, j'ai eu l'envie de fouiller dans mes vieux écrits et j'ai constaté à quel point je suis une lâcheuse. Dans mes calepins et dans mon ordi, des tonnes de débuts, mais presque jamais de fin. Je suis celle qui commence un million de projets puis les abandonne, désintéressée ou soudainement attirée par autre chose.

J'ai des dizaines de débuts d'histoire, de phrases bien polies, mais suspendues dans le vide.

J'ai un foulard commencé il y a quelques années maintenant et qui ne fait toujours pas le tour de mon cou.

J'ai toute une boite remplie de perles pour faire des bijoux. Je pense avoir fait un bracelet.

Je viens tout juste de jeter un super vieux kit de peinture sur verre.

J'ai des boites de photos qui attendent d'être triées, d'affiches roulées qui attendent d'être posées, de livres qui attendent d'être dépoussiérés.

Dans toutes mes insatisfactions amoureuses, je me demande s'il n'y a pas un peu de cet attrait pour les débuts, ces premiers frissons, cette excitation de la nouveauté. Il est parfois difficile, dans toute cette culture du coup de foudre et du baiser qui décroche la mâchoire, de vivre le quotidien amoureux avec ses zones de beige.

En même temps, je pense à plein d'intérêts que j'ai qui ne se démentent pas, à mon attachement profond à mon orchestre, à ma loyauté parfois presque ridicule en amitié et je me dis que je ne suis pas si accro aux débuts. Mais j'ai crissement peur des fins, comme tout le monde j'imagine.

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