mercredi 16 juin 2010

Sur la prostitution

Entendu toutes sortes de choses cette semaine sur la prostitution, dans Hochelag en particulier.

Lu entre autres ce billet chez Lagacé et entendu plein de monde à la tribune chez Maisonneuve.

La prostitution me met profondément mal à l'aise. Dans un monde idéal, vendre son corps, ça n'existerait pas. Une pute qui se vend parce qu'elle aime ça et que ça paie bien, c'est extrêmement rare, c'est une infime minorité. Et ya surement quelque chose de psychologiquement étrange à explorer là-dedans. À la radio, on a eu droit à une avalanche de statistiques. Presque toutes les putes voudraient faire autre chose et 85% d'entre elles ont été abusées sexuellement dans leur enfance. Plusieurs sont toxicomanes, démunies. L'âge moyen de l'entrée dans la "profession" est 14 ans. Alors la pute glamour comme on en voit dans les films, c'est assez rare. Quoi faire? Légaliser et encadrer le tout? Ah aux Pays-Bas et dans la fameuse Amsterdam, il y a peut-être moins de putes édentées dans les rues, mais plein de filles sont exploitées par des réseaux de trafic humain et le gouvernement détourne le regard. Le jour où Montréal vendra des culs de femmes dans des vitrines, je déchire mon linge en public et je brûle des drapeaux.

Le problème selon moi, ce n'est pas la prostituée, c'est le client. La prostituée est la plupart du temps une pauvre fille démunie, droguée, violée, exploitée. Quelqu'un qui a besoin d'aide. Le client est un sale porc qui profite de cette misère humaine. Un auditeur à la radio disait qu'avec les divorces, il est normal que les hommes aient des besoins à combler et que la prostitution est le plus vieux métier du monde, que c'est ben normal...euh, scuse, mais ya toujours moyen de combler ses besoins sans payer 20$ pour une pipe dans une ruelle faite par une mineure ou une matante pu de dents. On peut très bien les combler seul ou avec quelqu'un qui cherche exactement la même chose. La femme qui a appelé juste après, complètement dégoûtée, a souligné que ce discours est de la grosse bullshit et que le plus vieux métier du monde, c'est sage-femme.

En Suède, on a passé une loi qui fait que les prostituées sont vues comme des victimes de violence sexuelles et traitées comme telles. Elles ne sont pas emprisonnées, mais soutenues. Ce sont les clients les criminels. Une avenue à explorer?

1 commentaire:

Lora a dit…

Merci pour ce billet. Ca fait toujours du bien de voir que ses convictions sont partagées.
Amicalement.