mardi 17 juin 2014

Les filles

Retour à la biblio très prochain oblige, extrait d'un livre aimé.

"Il y a très longtemps, à l'époque où oncle Stash construisait notre abri d'autobus en métal, je lui ai demandé, impatiente, quand il aurait fini. Il a ri.

- Le gens ne pas finir, Rose. Eux arrêter. Finir, ça veut dire : "Bon. Tout être parfait. Moi je jamais rien changer." Arrêter, ça veut dire : "Bon. Tout ne pas être parfait. Mais moi avoir autre chose à faire." "

Les filles, Lori Lansens, p. 573


samedi 14 juin 2014

Pas du monde

Ces temps-ci, je ne suis pas du monde. La fin d'année me stresse et j'ai l'impression que j'ai un million de choses à faire et de papiers à remplir. Et il y a notre immeuble qui est à vendre, ce qui me stresse puissance mille.

Bref, je suis susceptible et vaguement insupportable. J'espère que mon humeur va s'améliorer dans les prochains jours parce que disons que j'appréhende mon été à petit budget avec Porc-épic. J'ai l'habitude d'être souvent seule et là, il est pas mal toujours là depuis qu'il est sur le chômage. Je me sens un peu cheap d'écrire ça, mais bon, je le pense...J'aime passer du temps avec lui, évidemment, mais je ne suis pas prête à être un couple de retraités relax qui passent toutes leurs journées ensemble à faire des mots croisés. J'ai une grosse bulle et perdre les minutes quotidiennes de solitude totale que j'avais depuis des années me pèse parfois. Il faut dire que ma job est on ne peut plus sociale et que le seul moment de solitude que j'ai est sur la toilette, et encore...Alors quand j'arrive à la maison, ça me fait du bien d'être seule dans le silence. En cette fin d'année riche en stress, j'en aurais bien besoin.

Alors je suis pas du monde. Pour l'instant, Porc-épic arrive à m'endurer. Je pense.

lundi 9 juin 2014

Journal d'Hirondelle

Extrait de ce roman singulier. La singularité étant la spécialité de Nothomb, pour le meilleur et pour le pire.

"En vérité, on passe son temps à lutter contre la terreur du vivant. On s'invente des définitions pour y échapper : je m'appelle machin, je bosse chez chose, mon métier consiste à faire ci et ça.

Sous-jacente, l'angoisse poursuit son travail de sape. On ne peut complètement bâillonner son discours. Tu crois que tu t'appelles machin, que ton métier consiste à faire ci et ça mais, au réveil, rien de cela n'existait. C'est peut-être que cela n'existe pas."

Le journal d'Hirondelle, Amélie Nothomb, p. 9