vendredi 25 avril 2014

Les débuts

Petit sursaut de mélancolie hormonale ces derniers jours. Et je ressors ma petite averse de reproches envers mon Porc-épic, elle qui n'est jamais bien loin, il faut le dire. Ah rien de majeur, mais juste cette petite insatisfaction permanente qui doit être bien gossante pour lui.

Et ce soir, j'ai eu l'envie de fouiller dans mes vieux écrits et j'ai constaté à quel point je suis une lâcheuse. Dans mes calepins et dans mon ordi, des tonnes de débuts, mais presque jamais de fin. Je suis celle qui commence un million de projets puis les abandonne, désintéressée ou soudainement attirée par autre chose.

J'ai des dizaines de débuts d'histoire, de phrases bien polies, mais suspendues dans le vide.

J'ai un foulard commencé il y a quelques années maintenant et qui ne fait toujours pas le tour de mon cou.

J'ai toute une boite remplie de perles pour faire des bijoux. Je pense avoir fait un bracelet.

Je viens tout juste de jeter un super vieux kit de peinture sur verre.

J'ai des boites de photos qui attendent d'être triées, d'affiches roulées qui attendent d'être posées, de livres qui attendent d'être dépoussiérés.

Dans toutes mes insatisfactions amoureuses, je me demande s'il n'y a pas un peu de cet attrait pour les débuts, ces premiers frissons, cette excitation de la nouveauté. Il est parfois difficile, dans toute cette culture du coup de foudre et du baiser qui décroche la mâchoire, de vivre le quotidien amoureux avec ses zones de beige.

En même temps, je pense à plein d'intérêts que j'ai qui ne se démentent pas, à mon attachement profond à mon orchestre, à ma loyauté parfois presque ridicule en amitié et je me dis que je ne suis pas si accro aux débuts. Mais j'ai crissement peur des fins, comme tout le monde j'imagine.

mardi 15 avril 2014

L'énigme du retour, encore

"J'imagine que tout s'est passé en douceur. Une chaîne ininterrompue de concessions nous a conduits à ce nouveau mode de vie. Ce n'est pas différent avec les individus. La foule nous absorbe un à un. Aujourd'hui à cinquante-six ans, je réponds non à tout. Il m'a fallu plus d'un demi-siècle pour retrouver cette force de caractère que j'avais au début. La force du non. Faut s'entêter. Se tenir debout derrière son refus. Presque rien qui mérite un oui. Trois ou quatre choses au cours d'une vie. Sinon il faut répondre non sans aucune hésitation." p.56

***

"Des centaines de tableaux recouverts de poussière accrochés sur les murs, le long de la rue. On les croirait peints par un seul et même artiste. La peinture est aussi populaire dans ce quartier que le football. Les mêmes paysages luxuriants reviennent pour dire que l'artiste ne peint pas le pays réel mais bien le pays rêvé. 

J'ai demandé à ce peintre aux pieds nus
pourquoi il peint toujours ces arbres croulant
sous les fruits lourds et juteux
alors que tout est désolation autour de lui.
Justement, me fait-il avec un triste sourire, 
qui veut accrocher dans son salon
ce qu'il peut voir par la fenêtre?" p. 86

***

"Être sur une île déboisée
en sachant qu'on ne verra
jamais ce qui se passe
de l'autre côté de la mer.
Pour la majorité des gens d'ici
l'au-delà est le seul pays
qu'ils espèrent visiter un jour." p.91


lundi 14 avril 2014

Encore l'Enfant-loup

L'Enfant-loup commence à vraiment débloquer. Et quand il réussit quelque chose de bien, je lui fais parfois un "high five". Aujourd'hui, à la récup, il m'a demandé si mon mari sait que je lui fais des "high five".

Décidément, la liste des choses que la future femme d'Enfant-loup n'aura pas le droit de faire avec d'autres hommes devient de plus en plus longue...


dimanche 6 avril 2014

Toune du jour numéro 124

Aimer les monstres, Émile Proulx-Cloutier

Vendredi soir, je suis allée voir le spectacle d'Émile Proulx-Cloutier au théâtre Outremont. J'y allais pour faire plaisir à Belle-Soeur numéro 2. Je ne le connaissais pas vraiment. En fait, la seule chanson que je connaissais de lui, Race de monde, me tapais un peu sur les nerfs. Eh bien j'ai été agréablement surprise! Je n'aime toujours pas Race de monde, mais pour le reste, certaines chansons me sont rentrées dedans comme un coup de poing en pleine face. Et ça fait tellement, mais tellement du bien, quelqu'un qui sait écrire autre chose que du amour/toujours et coeur/pleurs. On dirait une sorte de croisement entre Pierre Flynn et Richard Desjardins et c'est vraiment réussi et fascinant. La toune du jour n'est pas ma préférée, mais c'est la seule autre que j'ai trouvée sur YouTube. Deux jours après le show, le souvenir m'habite encore, ce qui est très bon signe. À découvrir!